JO 2024. Boycott, soutien à la guerre… Qui sont les athlètes russes absents des Jeux de Paris ?
Mariya Lasitskene, championne olympique de saut en hauteur, ne sera pas aux JO 2024 de Paris.
Alors que la Russie a annoncé ne pas envoyer de combattants de judo aux JO 2024 de Paris, à cause de « conditions humiliantes », d’autres athlètes russes seront absents des Jeux de Paris. Voici lesquels.
Privés de leur drapeau et d’hymne du fait de l’assaut russe contre l’Ukraine, de nombreux athlètes russes ont choisi de renoncer aux Jeux olympiques, dénonçant des critères « discriminatoires » .
D’autres ont vu la porte olympique se fermer en raison de leur soutien à l’offensive russe ou parce qu’ils sont dans des clubs liés aux forces armées ou de sécurité. Voici les grands absents des JO 2024.
Evgeny Rylov (natation)
Double champion olympique de natation à Tokyo sur 100 et 200 m dos, Evgeny Rylov, 27 ans, a dit renoncer aux JO pour ne pas « s’abaisser au niveau des provocateurs occidentaux », un ton dans la ligne du Kremlin.
Evgeny Rylov.
Le nageur est également sergent de police à Lobnia, en banlieue de Moscou, et n’avait donc guère de chance d’être autorisé par le CIO à concourir. D’autant qu’en avril 2022, il a été suspendu neuf mois par la Fédération internationale de natation pour sa participation un mois plus tôt à un concert patriotique à Moscou, arborant la lettre « Z », symbole de soutien à l’offensive en Ukraine.
Kliment Kolesnikov.
Kliment Kolesnikov (natation)
L’étoile montante de la natation, Kliment Kolesnikov, 23 ans, a également tourné le dos aux JO en raison des conditions « inacceptables » fixées par le CIO.
«Â J’ai décidé que pour moi personnellement, il ne serait pas possible de participer aux Jeux olympiques dans ces conditions », a-t-il déclaré en décembre à l’AFP. Sacré à 20 ans champion d’Europe du 100 m en 2021, Kolesnikov a assuré que ce choix ne le rendait « pas triste » et que son « rêve d’une médaille d’or olympique demeure ».
Nikita Nagornyy (gymnastique)
Champion olympique de gymnastique par équipe à Tokyo, Nikita Nagornyy, 27 ans, zappera Paris, comme tous les gymnastes russes. À la tête d’un mouvement de jeunesse patriotique « Iounarmia » (Armée des jeunes), créé à l’initiative du ministère russe de la Défense, Nikita Nagornyy est sous le coup de sanctions américaines en raison de son soutien à l’assaut contre l’Ukraine.
Nikita Nagornyy.
Ivan Kuliak (gymnastique)
Champion de Russie junior 2019, le gymnaste Ivan Kuliak s’est vu retirer sa médaille de bronze à la Coupe du monde en mars 2022 à Doha, après avoir arboré un « Z » sur le podium. Suspendu un an de toute compétition internationale, il s’est justifié en dénonçant le comportement « pas très joli » des gymnastes ukrainiens à l’égard des Russes.
Mariya Lasitskene (saut en hauteur)
Championne olympique de saut en hauteur à Tokyo en 2021 et triple championne du monde, Mariya Lasitskene, espérait aller à Paris, disant vouloir « défendre jusqu’au bout » son droit d’y participer.
Mais elle a finalement reconnu en janvier avoir « zéro chance » compte tenu de l’exclusion des athlètes russes par la Fédération internationale d’athlétisme. En outre, l’athlète de 31 ans représente le club sportif CSKA, l’ancien club de l’Armée rouge, et a le grade militaire de capitaine depuis 2019.
Les sœurs Averina (gymnastique)
Les soeurs jumelles Dina et Arina Averina, 25 ans, ont remporté des dizaines de médailles d’or aux Championnats du monde et d’Europe de gymnastique rythmique, mais échoué à gagner l’or olympique. Championne du monde à 18 reprises, Dina Averina a remporté l’argent aux Jeux de Tokyo. Sa sœur Arina était, elle, 4e.
Quant à Paris, « ce serait la honte, si nous allions là-bas », a tranché la présidente de la Fédération de gymnastique rythmique russe Irina Viner. « Nous ne sommes pas des réfugiés, ou des SDF », pour concourir sans hymne, ni drapeau. Dina et Arina Averina ont annoncé mettre fin à leur carrière en février.
Sofia Pozdniakova (escrime)
Championne olympique d’escrime en individuel et par équipe à Tokyo, Sofia Pozdniakova, 27 ans, a jugé « inacceptable » les conditions du CIO. Aucun escrimeur russe ne participera.
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Son père, Stanislav Pozdniakov, quadruple champion olympique d’escrime et président du Comité olympique russe, a accusé le CIO de « chasser tout ce qui est russe » du sport international. Son ex-mari, l’escrimeur Konstantin Lokhanov, s’est lui installé aux États-Unis en 2022 après l’assaut russe en Ukraine. Pozdniakova a refusé de le suivre, demandé le divorce et dit « je suis là où je suis et je veux être utile à mon pays ».
Les sœurs Averina.