Législatives : ces (quelques) candidats Ensemble qui se désistent sans tergiverser face à l’extrême droite
Législatives : ces (quelques) candidats Ensemble qui se désistent sans tergiverser face à l’extrême droite
«Ã‚ Je ne confonds pas adversaire politique et ennemi de la République. » Dans la première circonscription de la Somme, Albane Branlant a ouvert la voie des désistements de la majorité présidentielle pour faire barrage à l’extrême droite. Le premier tour des législatives a été marqué par un vote record en faveur du Rassemblement national, ainsi qu’un nombre inédit de triangulaires.
Dans l’optique d’un front républicain pour empêcher que l’extrême droite ait une majorité absolue, la macronie peine à s’exprimer d’une seule voix. Gabriel Attal a laissé un flou, dimanche. Edouard Philippe ou Bruno Le Maire ont appelé à ne soutenir « ni LFI, ni le RN ». Yaël Braun-Pivet, préfère opter pour du « cas par cas », tandis que d’autres favorisent le « tout sauf le Rassemblement national ».
Les candidats encore en lice ont jusqu’au mardi 2 juillet à 18 heures pour décider de se retirer ou non. Mais plusieurs d’entre eux n’ont pas attendu de consigne de la part de la direction de leur mouvement et ont d’ores et déjà décidé de se retirer pour faire barrage à l’extrême droite. Et, pour certains, avec des mots forts.
Trois ministres se désistent
Ce sont parmi les retraits les plus symboliques. Trois membres du gouvernement de Gabriel Attal ont fait le choix de ne pas maintenir leur candidature. Dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône, le Rassemblement national a remporté plus de 45 % des suffrages exprimés. Arrivée en troisième position, Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la ville prend pour exemple les élections législatives de 2022 : « Je me retire. En 2022, le candidat de la Nupes l’avait fait » en sa faveur, se souvient-elle.
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Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer, était engagée dans une triangulaire disputée face au Nouveau Front populaire (37,60 %), et le RN (30,12 %). Dans un message partagé sur X, ce lundi 1er juillet, elle a annoncé retirer sa candidature face au « risque que représente une victoire du Rassemblement national ».
La ministre chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi, est elle aussi arrivée en troisième position, en situation de triangulaire. Mais dans sa circonscription, c’est le RN qui est arrivé en tête au premier tour. « Il est hors de question que la 3e circonscription de la Côte-d’Or tombe entre les mains du Rassemblement national », écrit-elle sur X, annonçant son désistement.
Twitter - Fadila Khattabi on Twitter / X
Dans la première circonscription de la Loire, le Nouveau Front populaire a atteint 40,34 % des voix, devant le RN (31,97 %) et Ensemble (23,72 %). Le candidat de la majorité présidentielle, Quentin Bataillon, veut éviter tout risque qu’une élue d’extrême droite représente sa circonscription. « Notre territoire mérite mieux qu’une élue du RN qui le méprise par son absence », partage le candidat sur X.
Elle était dans la circonscription d’un candidat phare de la gauche arrivé deuxième. Albane Branlant, classée en troisième position avec 22,68 % des voix, derrière Nathalie Ribeiro Billet du RN (40,69 %) et François Ruffin du NFP (33,92 %), a annoncé « retirer [sa] candidature au profit de François Ruffin pour faire barrage au Rassemblement national. »
«Â Face au risque du Rassemblement national, qui pourrait avoir une majorité absolue, je retire ma candidature ce (dimanche) soir. Je fais une différence entre des adversaires politiques et les ennemis de la République », a déclaré la candidate.
Twitter - Albane Branlant on Twitter / X
Dans la seule circonscription de Vaucluse qui avait échappé à l’extrême droite en 2022, le Rassemblement National est arrivé en tête lors premier tour des législatives 2024 avec 45,03 % et une large avance sur la deuxième, Céline Celce du Nouveau Front populaire (27,16 %). En troisième position et également qualifié pour le second tour, Adrien Morenas représentait la majorité présidentielle. Il s’est retiré et appelle à voter pour la gauche.
«Â Je ne me maintiens pas et j’appelle à voter pour la candidate de gauche. Mon engagement en politique en 2016 s’est fait en réaction à la montée de l’extrême droite, je garde ma ligne », a déclaré Adrien Morenas à l’AFP. Il met en garde contre les dangers que représente pour lui ce parti, citant « les mensonges et le racisme ».
RN : ces candidats qui flirtent avec l’antisémitisme
« Eviter l’entrée possible d’un autre membre du clan Le Pen »
Du côté de la 4e circonscription de la Sarthe, la majorité présidentielle et la députée sortante du NFP sont au coude à coude, loin derrière Marie-Caroline Le Pen, qui a enregistré près de 40 % des votes. Après avoir, dans un premier temps, annoncé son maintien, Sylvie Casenave-Péré, arrivée troisième, s’est finalement désisté. « Je pourrais me maintenir au second tour, mais une triangulaire serait vouée à l’échec (…) Je me retire donc, ayant fait de mon mieux pour éviter l’entrée possible d’un autre membre du clan Le Pen à l’Assemblée nationale », précise-t-elle dans un communiqué publié sur X.
Twitter - Sylvie Casenave-Péré on Twitter / X
Même scénario dans la 7e circonscription de Haute-Garonne, ancien fief législatif de Lionel Jospin. Gaëtan Inard (LR-RN) est arrivé en tête avec plus de 40 % des suffrages exprimés, devant les 33,17 % du NFP et les 24,81 % d’Ensemble. Elisabeth Toutut-Picard, candidate pour la majorité présidentielle, s’est retirée et invite ses électeurs « à voter en leur âme et conscience. »