Ambiance, prix, transports, arbitrage... Nos tops-flops du premier tour de l'Euro 2024
Si les supporters écossais ont une fois de plus été parfaits, l'Europe entière s'est plainte de la désorganisation des transports en commun à travers l'Allemagne. (M. Schreiber/AP)
Au beau milieu de cet Euro 2024, les envoyés spéciaux de « L'Équipe » reviennent sur ce qui leur a plu et ce qui les a déçus au cours de ces deux premières semaines de compétition sur le terrain, autour des stades ou au fil de leurs voyages à travers l'Allemagne.
Zarrella, nouvelle star
Les Italiens n'ont pas fait les choses à moitié pour leur arrivée au camp de base d'Iserlhon, à une trentaine de kilomètres de Dortmund. Quatre mille supporters euphoriques les attendaient pour le premier entraînement de l'équipe, et surtout un concert inoubliable pour lancer l'aventure, puisque Giovanni Zarrella a fait le show avant la séance. Zarrella ? Inconnu en Italie (et ailleurs), l'Italien est une superstar en Allemagne et sa musique « italo-disco années 70 », comme il la définit lui-même, a beaucoup plu aux suiveurs de la Nazionale, où le single Fantastico a conquis tout le monde. M. Go.
Beaucoup de mots mais pas tant de vert
Ce devait être un Championnat d'Europe écologique, mais c'était surtout de la communication. Dans les faits, très peu d'équipes empruntent les trains pour leurs déplacements, sans doute en raison des très nombreux retards sur les rails (30 %, lire plus bas). Les climatisations fonctionnent à plein régime, notamment dans les centres de presse, parfois portes toutes ouvertes. Enfin, il est indispensable d'imprimer son ticket de parking, alors que les billets et accréditations sont depuis longtemps dématérialisés. J.D.
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Une compétition pour les fans, dans un pays de foot
Les trois matches des Bleus, comme le reste de la compétition, ont permis de retrouver de vraies colonies festives, sincères. Un vrai plaisir, un an et demi après un Mondial où la moitié des supporters semblaient pilotés par l'organisation et trois ans après une compétition aux quatre coins de l'Europe restreinte par le Covid. Les supporters des Bleus, eux, n'ont jamais été si nombreux et si bien rassemblés en tribune, même si la culture des déplacements et du marché noir reste mieux ancrée chez certains voisins. V.D.
L'ultranationalisme décomplexé
France-Pologne, mardi, 18 heures, le soleil tombant martèle la tribune Est du Signal Iduna Park. Un supporter polonais a tombé le t-shirt et exhibe une musculature de colosse et un corps couvert de tatouages, notamment une très visible croix celtique, qui ne lui vaut aucun problème avec la sécurité de l'enceinte. Sur cette rencontre comme sur d'autres du premier tour, plusieurs messages intolérants ont été déployés. En boîte de nuit à Paderborn, la ville où s'entraînent les Bleus, loin du stade, on peut aussi croiser un groupuscule de gros bras effectuant des saluts nazis de manière répétée et décomplexée sans être inquiétés. Tout cela semble de plus en plus banal, et c'est encore ça le plus effrayant. Y.L.
L'émouvant hommage à Franz Beckenbauer
Janvier, c'était hier, et une vague d'émotion a submergé l'Allianz Arena, en marge du match d'ouverture Allemagne-Écosse, lors de l'hommage rendu à Franck Beckenbauer, décédé en début d'année. La présence de son épouse, Heidi, accompagnée de Jürgen Klismann et de Bernard Dietz, acteurs majeurs des éditions 1980 et 1996 de l'Euro remportées par la Nationalmannschaft, a contribué à rendre le moment encore plus solennel. Les larmes aux yeux, elle a envoyé un dernier baiser vers le ciel à Kaiser Franz, présent dans toutes les pensées. E.T.
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Les supporters de l'Écosse et de l'Albanie
Il n'y a eu que huit équipes sur 24 éliminées au premier tour, ce qui peut conférer une certaine honte. Pourtant, deux d'entre elles se sont distinguées grâce à leurs supporters. La Tartan Army de l'Écosse a été fidèle à sa légende : plus de 100 000 de ses membres se sont signalés à travers l'Allemagne, parfois dans des villes où leur équipe ne jouait pas, avec l'objectif affiché de prendre part à la fête, d'une manière ou d'une autre.
On connaissait moins les supporters de l'Albanie. Contrairement à d'autres qui faisaient beaucoup de bruit en avant-match mais se taisaient au premier but encaissé, les valeureux fans des Aigles n'ont jamais renoncé à encourager leur équipe, même quand elle se faisait joyeusement trimballer. On a même assisté à une demande en mariage en tribune à la mi-temps de leur match contre l'Espagne. Selon nos informations, elle a bien dit oui. PEM et R.Laf.
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Les streakers qui se croient tout permis
C'était une belle image. Cristiano Ronaldo souriant pour un selfie en plein match contre la Turquie, avec un enfant de 10 ans qui avait dit à son papa qu'il partait aux toilettes. Sauf que, derrière, les supporters ont cru qu'ils avaient tous le droit de descendre pour venir faire leur photo. Au total, six personnes ont envahi la pelouse et Gonçalo Ramos en a été la victime collatérale. En voulant se jeter sur un streaker, un stadier a percuté l'attaquant du PSG, qui a dû être ménagé pendant deux jours à l'entraînement. R.Laf.
La ligne rouge à Hambourg
Hambourg est un paradis pour un piéton parisien. Nul risque de se retrouver heurté ou renversé par un cycliste débutant. Les Allemands utilisent depuis longtemps ce moyen de déplacement. Tous respectent la ligne rouge indiquant la voie réservée aux vélos. Dans une cohue bien ordonnée, les dizaines de milliers de supporters, même titubants, peuvent ainsi gambader en toute sécurité dans un désordre ordonné. Une véritable source d'inspiration pour Paris, au moment d'accueillir les JO d'été. B.Li.
Le Coca à 9 euros
Un demi-litre d'eau à 4,50 €, les boissons gazeuses à 6 € - annoncées 9 € à la caisse, pensez à ramener vos verres à la consigne -, 7 € la bière pour faire couleur locale : l'Euro reste un commerce juteux pour l'UEFA. À titre de comparaison, la boisson gazeuse est à 4,40 € en temps ordinaire dans les stades allemands. On a compati en voyant ce supporter dépité, dans les travées de l'Allianz Arena le soir du match d'ouverture Allemagne-Écosse, après avoir renversé son coca par terre. Et puisque son verre a fini à la poubelle, cela a fait 9 € foutus en l'air. E.T.
Un VAR plus pédago
Même les fervents adeptes de l'arbitrage vidéo en attendent des améliorations. Alors on a adoré celle qui consiste, lors de cet Euro, à expliquer aux spectateurs sur les écrans géants du stade les raisons pour lesquelles une décision arbitrale est modifiée ou maintenue après son examen par les assistants-vidéo. Cela a été particulièrement visible et agréable dès le match d'ouverture (Allemagne - Écosse, 5-1), où trois décisions au départ erronées de Clément Turpin ont été « sauvées » par le VAR. Un petit bémol demeure : la compréhension des téléspectateurs, la réalisation n'ayant pas encore le réflexe de bien leur montrer ces explications. L. Ha.
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