« Le Comte de Monte-Cristo », « Kinds of Kindness », « Les Pistolets en plastique » : quels films voir en salle cette semaine ?
«Ã‚ Le Comte de Monte-Cristo », « Kinds of Kindness », « Les Pistolets en plastique » : quels films voir en salle cette semaine ?
Place au cinéma à grand spectacle avec Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par le duo à succès des Trois Mousquetaires, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte qui ont adapté le roman fleuve d'Alexandre Dumas. Entouré par une solide troupe, Pierre Niney campe Edmond Dantès et le comte de Monte-Cristo. Pour sa part, après Pauvres Créatures, le cinéaste Yorgos Lanthimos retrouve son interprète fétiche, Emma Stone, et raconte trois histoires dans Kinds of Kindness qui a valu à l'acteur texan Jesse Plemons le prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes.
Enfin, dans Les Pistolets en plastique, Jean-Christophe Meurisse n'hésite pas à s'inspirer de la tragique affaire Dupont de Ligonnès pour nous entraîner dans une comédie loufoque et noire.
À LIRE AUSSI Dans les secrets de fabrication du « Comte de Monte-Cristo »
« Le Comte de Monte-Cristo » ????
Thriller romantique
Du roman foisonnant et incandescent d'Alexandre Dumas, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte font un film à grand spectacle, un drame en trois actes centré sur cette histoire d'amour contrarié et de vengeance tournée dans des décors naturels. Pour ce thrilller romantique, le casting est à la hauteur de l'ambition. À la fois Dantès et Monte-Cristo, Pierre Niney se dédouble aisément, tombe dans la noirceur avant de trouver une forme de rédemption.
À ses côtés brille une belle troupe : l'émouvante Mercédès d'Anaïs Demoustier, la troublante Haydée d'Anamaria Vartolomei, le fourbe procureur de Villefort de Laurent Lafitte, le cupide Danglars de Patrick Mille et le vaniteux Morcerf de Bastien Bouillon. Tous apportent du souffle à cette épopée romanesque que les deux réalisateurs conçoivent comme « une vengeance pour un amour perdu, Mercédès ».
En salle, le vendredi 28 juin.
À LIRE AUSSI Anamaria Vartolomei, l'actrice sur qui mise tout le cinéma français
« Les Pistolets en plastique » ???
Nouveaux monstres
Évidemment, le sujet, inspiré de la tragique affaire Dupont de Ligonnès, a de quoi déranger. Jean-Christophe Meurisse s'en sert comme prétexte pour dévoiler les noirceurs de la nature humaine et opte pour la comédie sombre et loufoque, découpée en saynètes. On suit deux enquêtrices pas très futées, Lea (Delphine Baril), et Christine (Charlotte Laemmel), qui se sont mis en tête de retrouver un certain Paul Bernardin (Laurent Stocker), accusé d'un quintuple meurtre. Au même moment, un certain Michel Uzès (Gaëtan Peau), soupçonné à tort d'être l'ennemi public Bernardin, est arrêté par la police de Copenhague où il se rendait pour participer à un concours de danse country. Pendant ce temps, le vrai Bernardin, réfugié en Argentine, célèbre son mariage?
Après Apnée et Oranges sanguines, le directeur de la troupe Les Chiens de Navarre, Jean-Christophe Meurisse, continue, sur le même registre absurde et un peu morbide (voir la scène d'ouverture du cadavre découpé par deux légistes, dont Benjamin Cohen), d'explorer les monstres qui sommeillent en nous. Le propos est cruel et fait mouche, porté par une troupe au diapason. Au jeu des ces Pistolets en plastique, on sourit, parfois jaune.
« Kinds of Kindness » ?
N'est pas Buñuel qui veut
Emma Stone dans le dernier chapitre de emKinds of Kindness/em © Walt Disney Pictures
Emma Stone dans le dernier chapitre de Kinds of Kindness © Walt Disney Pictures
Il n'y a pas moins de trois histoires dans cet opus de Yorgos Lanthimos, le cinéaste grec qui travaille avec des stars anglo-saxonnes (Olivia Colman dans La Favorite, Emma Stone et Willem Dafoe dans Pauvres Créatures) et se prend pour l'Espagnol Luis Buñuel. Comme le maître surréaliste, Lanthimos cultive le goût de l'absurde, les allusions bibliques et philosophiques, et une vision du monde fondée sur la dialectique maître-esclave. La comparaison fait long feu.
Là où Buñuel avait le génie de l'inquiétante étrangeté et assez de subtilité ? dans sa vision pessimiste de l'humanité ? pour toujours la nuancer, Lanthimos dessine à gros traits des allégories destinées à bien nous faire comprendre que les gens sont monstrueux, et la vie dépourvue de sens. Ici, Jesse Plemons, remarquable acteur de série (Friday Night Lights) et de cinéma d'auteur (The Master, The Power of the Dog, Civil War), est la nouvelle recrue. Face à Emma Stone, celui qui a reçu le prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes joue dans chaque chapitre le rôle le plus intéressant : un homme qui en laisse un autre gouverner sa vie jusqu'à ses moindres détails, un autre qui, persuadé que sa femme a été remplacée par une extraterrestre, lui impose des mutilations, et un dernier qui appartient à une secte où ? thème récurrent ? la soumission absolue est de mise.
Aucune de ces histoires n'est particulièrement intéressante mais chacune comporte quelques scènes chocs destinées à créer le malaise ou l'effroi chez le spectateur. Une fois ce mécanisme sommaire compris, c'est plutôt un ennui profond qui nous envahit?
LES ÉTOILES DU POINT
????? : Courage, fuyons
? : On ronfle
?? : On baille
??? : On apprécie
????: On applaudit
????? : On porte aux nues