Pour Lucas Henvaux, ce sera « objectif 13 % » à Paris
Trois bonnes semaines de travail en altitude pour boucler la préparation : Lucas Henveaux est (presque) prêt pour ses premiers Jeux olympiques.
C’est parti ! Depuis ce lundi 24 juin, Lucas Henveaux a retrouvé son environnement familier d’Andorre, qu’il avait déjà rejoint en janvier pour préparer les Mondiaux de Doha, pour y peaufiner, en altitude, sa préparation finale en vue des JO de Paris. Un séjour de près d’un mois puisque le nageur liégeois y restera jusqu’au 21 juillet avant de brièvement rentrer au pays et de rejoindre la capitale française le 24 juillet, à trois jours de son entrée en lice aux Jeux, le 27 juillet, sur 400 m libre. Il enchaînera ensuite avec le 200 m (28 juillet) et le 800 m (29 juillet). Il n’aura pas vraiment le temps de penser à autre chose qu’à ses compétitions quand il sera au village olympique !
«Ã‚ Je ne décompte pas encore les jours parce que ce serait le meilleur moyen de me mettre beaucoup de stress inutile ! », affirme-t-il. « J’aurai bien l’occasion de le faire àmon arrivée àParis… Pour l’instant, je ne pense qu’àexécuter le mieux possible ce qu’on me demande àl’entraînement. »
Le week-end dernier, en guise de répétition générale, il s’est rendu avec son groupe d’entraînement au Trophée des Sept Collines, à Rome, une compétition privilégiée par rapport à l’Euro de Belgrade pour sa compacité – « J’ai pu nager six fois en trois jours ». Il y a réussi la deuxième performance de sa carrière sur 400 (3.45.81) et 800 m libre (7.52.71) et, il l’avoue, a été un peu moins rapide qu’espéré sur 100 (50.14) et 200 m libre (1.48.25). « Je m’attendais à beaucoup mieux sur 200 m, où j’ai nagé deux fois le même temps, en séries et en finale ; sur 100 m, j’aurais aimé descendre sous les 50 secondes mais je n’avais fait aucun travail spécifique ; par contre, j’ai été très content du 400 m. Je suis surtout heureux d’avoir pu disputer une compétition, plus de deux mois après la dernière (les championnats de Belgique, NDLR). L’envie était là, le stress aussi, le matin du premier jour. Je suis reparti de Rome avec de bonnes infos et pas mal de confiance. »
Pour l’eau libre, tant pis… ou tant mieux !
Il avait secrètement espéré réussir le minimum A sur 800 m au Foro Italico, histoire de se donner l’occasion, en bout de Jeux, de participer à la course du 10 km eau libre, « privilège » que peuvent s’offrir les nageurs ayant réussi les critères sur 800 et 1.500 m libre « en piscine ». « Je n’y suis pas arrivé mais en ayant réussi le minimum B, je pourrai quand même prendre part au 800 m. Quant à l’eau libre, quand j’entends le résultat des dernières analyses des eaux de la Seine, je ne suis pas trop mécontent finalement ! »
A Andorre, où il séjourne à 2.400 m, au Pas-de-la-Case, il a retrouvé son père André qui visionnera sa préparation – sauf pendant l’Euro junior, où il sera doublé par Erwin Vanspauwen, le responsable haut niveau de la Fédération francophone. Objectifs : travailler le spécifique, avec beaucoup d’allures de course, avant de commencer l’affûtage, qui consiste à diminuer le volume petit à petit pour amener de la fraîcheur corporelle et plus de puissance dans l’eau en vue des grandes compétitions.
«Ã‚ C’est un travail de précision », dit-il. « Il ne fait ni en faire trop ni en faire trop peu pour ne pas trop perdre en capacité aérobique (endurance) et en vitesse. J’aime le travail en altitude ; jusqu’ici, j’y ai toujours bien répondu. »
Lucas Henveaux est en stage avec deux nageurs de Liège Natation qui lui servent de sparring partners, Thomas Courbois et Antoine Saive (« le petit-cousin de Jean-Mi ! ») et le triathlète Arnaud Mengal. Il n’est pas le seul à avoir rejoint Andorre. « Valentine Dumont est également ici avec l’équipe nationale espagnole, tout comme Frédéric Vergnoux, qui est venu avec un groupe d’Antibes. »
Loughborough, le bon choix
Les JO de Paris constitueront le point culminant d’une année olympique pendant laquelle il avoue avoir « beaucoup appris », notamment en rejoignant l’Université de Loughborough et son groupe placé sous la direction d’Andi Manley avec des nageurs comme les frères irlandais Wiffen ou l’Autrichien Felix Auböck « qui m’ont constamment poussé et qui sont devenus des amis pour la vie ». « J’ai super bien géré le volume et l’intensité des entraînements », affirme-t-il. « Il n’y a peut-être qu’en musculation que je n’ai pas encore trouvé la formule idéale, mais je suis persuadé d’avoir fait le bon choix en allant en Angleterre à ce moment de ma carrière. »
En quelques mois, il dit avoir évolué comme athlète et comme homme. « Je suis devenu beaucoup plus cool à l’approche des compétitions, je me mets moins de pression. L’an dernier, j’avais été très strict sur ma préparation, ce qui m’avait poussé vers le haut niveau ; ici, j’ai surtout veillé à stabiliser mes routines, en étant plus flexible, et j’ai réussi à décrocher ma première médaille internationale (le bronze sur 400 m libre à l’Euro 25 m d’Otopeni/Bucarest) et à arriver en finale aux Mondiaux de Doha (5e sur la même distance). Cela prouve que mes choix étaient sans doute les bons. »
Pour les JO, il ne veut pas encore trop s’avancer sur ses ambitions. « J’ai toujours dit, quand j’ai repris la natation en 2020, que mon ambition était d’aller aux Jeux et j’y suis arrivé. Je ne veux pas parler de finale ou de médaille, j’espère juste réussir à Paris la meilleure performance de ma vie et voir où celle-ci m’emmènera. J’ai lu récemment que seuls 13 % des nageurs amélioraient leur record personnel aux Jeux olympiques, ce qui démontre que c’est très difficile. J’espère que je ferai partie de ces 13 % à la fin du mois de juillet ! »