Seine-Saint-Denis: une cité populaire sort de son enclavement grâce à une nouvelle passerelle
Une passerelle de 50 mètres reliant le quartier du Franc-Moisin à celui du Stade de France a été inaugurée le 29 juin à Saint-Denis. Le chantier, qui a coûté 10,5 millions d'euros, a été précipité par l'arrivée des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
La passerelle a été inaugurée le 29 juin et permet de relier le quartier du Franc-Moisin à celui du Stade de France.
Une passerelle piétonne et cycliste de 50 mètres reliant le quartier du Franc-Moisin à celui du Stade de France a été inaugurée le samedi 29 juin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), désenclavant une cité populaire du département qui s'enrichit en équipements à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques.
Casque rouge vissé sur la tête et équipée d'un gilet aussi jaune fluo que son vélo, Nissa Ikhelif a été la première à s'élancer sur la rampe de la toute nouvelle passerelle. "Ça va changer vraiment le quotidien des femmes d'ici pour se déplacer, pour faire toutes les choses qu'elles doivent faire à vélo", témoigne auprès de l'AFP cette femme de 49 ans, qui n'a appris à faire du vélo qu'à son arrivée en France, il y a deux ans. Encouragée par son mari, elle a su maîtriser la petite reine grâce à l'association des femmes du Franc-Moisin, dont les membres ont largement arpenté la nouvelle passerelle samedi, reprenant avec force le slogan "Femmes, vie, liberté" du mouvement iranien.
Un chantier à 10,5 millions d'euros
En 1998, l'implantation de la monumentale arène sportive à proximité avait été agrémentée d'un pont tournant au-dessus du canal Saint-Denis, mais l'ouvrage, très souvent en panne, n'avait fait qu'amplifier l'enclavement de la cité du Franc-Moisin, coincée entre la voie d'eau et les autoroutes A1 et A86.
Remplacer cette structure défaillante était dans les tuyaux depuis plusieurs années et la tenue des Jeux de Paris (qui débuteront le 26 juillet pour s'achèver le 8 septembre) a précipité le calendrier de ce chantier de 10,5 millions d'euros, financé aux deux tiers par l'argent olympique. "C'est un des vrais effets positifs des Jeux olympiques, cet héritage en termes de couture urbaine", a salué Mathieu Hanotin, maire PS de Saint-Denis. Adaptées aux personnes à mobilité réduite, les deux rampes d'accès constituent un soulagement pour les familles de la cité dont certains enfants sont, carte scolaire oblige, scolarisés de l'autre côté du canal. Baptisée Lucie-Bréard, en hommage à la première athlète française médaillée d'or aux JO, en 1922, la passerelle est flanquée de petits espaces boisés à ses pieds. Son large tablier de 13 mètres de large sera équipé de bancs et de mobilier urbain à l'issue des Jeux. Territoire à l'urbanisme fracturé hérité de sa période industrielle, la Seine-Saint-Denis est engagée depuis vingt-cinq ans dans une phase de revitalisation urbaine au long cours.