« Un consentement à la prise du pouvoir par le RN » : Glucksmann appelle la majorité à « sortir du ni-ni »
« Pour qu’il n’y ait pas de majorité d’extrême droite, la macronie a une chose àfaire, c’est àsortir du ni-ni », a estimé Raphaël Glucksmann (àgauche), en déplacement pour soutenir le candidat Aurélien Rousseau (àdroite). Reuters/Benoit Tessier
L’eurodéputé Raphaël Glucksmann a appelé jeudi le camp macroniste, qui renvoie dos à dos le Rassemblement national et le Nouveau Front Populaire dans la campagne des législatives, à « sortir du ni-ni » qui est « en réalité un consentement à la prise du pouvoir par le RN ».
«Ã‚ Pour qu’il n’y ait pas de majorité d’extrême droite, la macronie a une chose àfaire, c’est àsortir du ni-ni », et doit dire « très clairement que la priorité des priorités, c’est d’empêcher le RN d’avoir une majorité absolue », a estimé Raphaël Glucksmann, venu soutenir le candidat de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), Aurélien Rousseau, àConflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
« Risque fondamental »
Raphaël Glucksmann a dénoncé une part de calcul électoral dans la rhétorique de la majorité : « C’est une stratégie de premier tour pour essayer de limiter la casse » dimanche en affaiblissant la gauche.
Mais cette stratégie est « extrêmement dangereuse pour la suite » : « Avec toute cette propagande, il y a un risque fondamental qui est l’incapacité à faire barrage au RN dans quelques jours », a-t-il craint.
Le président de la République « Emmanuel Macron a joué à Néron en décidant de la dissolution de l’Assemblée nationale alors que rien ne l’y obligeait. Et maintenant, c’est Ponce Pilate qui s’en lave les mains », a-t-il fustigé.
« Manœuvre grossière »
Interrogé sur le fait qu’une partie de l’électorat estime la France insoumise (LFI) aussi dangereuse, voire plus que le RN, Raphaël Glucksmann a répondu que « la responsabilité dans un moment aussi grave, c’est d’établir quelle est la menace principale qui pèse sur notre République ».
«Ã‚ Vous posez une équivalence, ça veut dire que vous n’identifiez pas de menace principale. (…) Cette équivalence qui est posée, c’est en réalité un consentement àla prise du pouvoir par le RN », a-t-il répondu.
L’ancien ministre Aurélien Rousseau a lui aussi regretté ce « ni-ni », trouvant même les attaques de la macronie plus dures contre la gauche. « Si ce n’était que ni-ni mais c’est ni RN, ni NFP, ni surtout NFP », a-t-il ironisé.
Interrogé sur l’hypothèse d’une grande coalition des LR aux sociaux-démocrates mise sur la table par le camp présidentiel, Aurélien Rousseau a trouvé la « manœuvre grossière », alors que la majorité n’est « même pas capable » de dire ce qu’elle fera au soir du premier tour en cas de triangulaires.