Législatives: Emmanuel Macron "a voulu organiser le chaos", juge Charles de Courson
Le député Liot sortant de la Marne a jugé ce samedi sur RMC qu'Emmanuel Macron "a voulu organiser le chaos" en décidant de dissoudre l'Assemblée national, provoquant des élections législatives anticipées. Toutefois, Charles de Courson estime que celle-ci était "inélectuable" car une motion de censure était attendue en octobre et aurait pu, selon lui, renverser le gouvernement.
Charles de Courson et des députés du groupe Liot le 7 février 2023 à l'Assemblée nationale
"Le Président a voulu organiser le chaos", a jugé ce samedi sur RMC dans la Matinale Week-end Charles de Courson. Ce dernier a toutefois dit que la dissolution était, selon lui, "inélectutable" du fait qu'une motion de censure "relative aux finances publiques" aurait pu faire tomber le gouvernement.
Lors de la réforme des retraites, celle initiée par le député sortant de la Marne, alors "transpartisane", avait échoué à neuf voix près car "un tiers des Républicais ne l'avait pas votée". Selon des propos attribués à Eric Ciotti par Charles de Courson, les Républicains auraient été cette fois "une quarantaine" à la voter.
Emmanuel Macron" imagine de pouvoir reprendre la main dans 1 an, 1 an et demi"
Réfusant de se prononcer s'il souhaitait voir Emmanuel Macron démissioner en cas de défaite cinglante aux législatives anticipées, à l'instar de Marine Le Pen, le doyen de l'Assemblée selon le nombre de mandats s'est plutôt interrogé sur ses motivations. "Pourquoi il a fait ça, c'est ça le problème?"
Le député Liot sortant de la Marne a estimé selon lui qu'Emmanuel Macron imagine pouvoir "reprendre la main dans un an, un an et demi", sachant que le chef de l'Etat ne peut pas dissoudre de nouveau avant l'été 2025 selon les règles de la Constitution.
Si aucune majorité absolue ne se dégageait le 7 juillet, certains redoutent une France "ingouvernable" et une situation de blocage du pays". Toutefois, d'autres imaginent alors, le temps d'une nouvelle dissolution, la constitution d'un gouvernement de "technocrates", composé de hauts fonctionnaires, capables de gérer les affaires courantes. Avec à sa tête une personnalité politique non-clivante, capable de rassembler plusieurs camps? Comme Charles de Courson?
Matignon ? "Chaque jour suffit sa peine"
Le député n'a ni confirmé ni infirmé quelconque ambition de s'installer à Matignon, répondant simplement "Chaque jour suffit sa peine". "Le problème n'est pas d'arriver au pouvoir mais pour y faire quoi?", a-t-il encore questionné. "On ne peut pas diriger un pays contre la volonté majoritaire du peuple".
L'incertitude autour des triangulaires
D'autant que selon lui, personne ne peut prédire véritablement le résultat des législatives, qu'il ne perçoit pas comme une élection nationale à proprement parler. "Il y a 577 élections. L'augmentation de la participation va se traduire par la possibilité de très nombreuses triangulaires", a-t-il rappelé, attendant de voir les "tactiques des groupes politiques le 30 juin au soir". La seule probabilité sur laquelle il se repose est que la "la majorité, qui a 240 sièges, va revenir autour de 100 sièges".