Cyclisme : qu’est-ce que le gravel, cette discipline sur laquelle Romain Bardet veut achever sa carrière ?
Le Belge Wout van Aert (ici en jaune) participe régulièrement à des courses de gravel, un mélange entre du cyclisme sur route et du VTT. JILL DELSAUX/Icon sport
Avant de ranger sa bicyclette, Romain Bardet va offrir un joli coup de pub à une discipline bien moins connue que le cyclisme sur route. Le Gravel bénéficie tout de même d’une certaine notoriété, grâce à des coureurs reconnus qui se sont invités sur son circuit, comme l’Espagnol Alejandro Valverde, quatrième des derniers Championnats du monde ou encore le Belge Wout van Aert, qui participe régulièrement à des courses de gravel.
Ce sport tout terrain paraît donc attirer les cyclistes « tout-terrain », parfois à la retraite ou en fin de carrière, bien que le champion du monde en titre, sacré à Vénitie (Italie) en octobre dernier, le Slovène Matej Mohoric, ait encore de belles années à consacrer au peloton. Le Gravel, c’est donc un mélange entre du cyclisme sur toute et du VTT. Convaincue de l’engouement naissant autour de la discipline, l’Union cycliste internationale (UCI) a créé une catégorie Gravel lors des Mondiaux qu’elle organise.
Chez les femmes, Pauline Ferrand-Prévot a d’ailleurs remporté la première édition, en 2022. Romain Bardet, lui, devrait avoir l’occasion de briller à domicile car le cru 2025 se tiendra à Nice.
Vélo de gravier
Le Gravel s’est développé depuis une quinzaine d’années aux États-Unis. À l’origine, ses pratiquants prônent une activité plus ludique que les cyclistes sur route, où les notions de vitesse et de performance sont au cœur du sport. S’il s’est donc institutionnalisé, ce vélo tout-terrain permet aussi des sorties en groupe, lors desquelles les sportifs passent de paysage en paysage, entre pavés, routes, gravier ou chemin de terre.
En matière de matériel, le vélo présente une géométrie équivalente à celle de son cousin de la route. Mais les composants sont plus robustes, les pneus sont plus larges et crantés, tandis que le développement est différent, afin de faciliter une fréquence de pédalage plus importante.
Les amateurs de « gravel bike » ou « vélos de gravier » pourraient être comparés aux coureurs à pied qui préfèrent le trail à une piste d’athlétisme. Lors des épreuves officielles, les coureurs doivent se dépanner eux-mêmes lorsqu’ils rencontrent un problème mécanique et qu’ils ne se trouvent pas dans une zone où les membres de leur équipe sont autorisés à intervenir.
Lors des Mondiaux, les coureurs devaient parcourir une distance de 140 kilomètres. Ils pouvaient être équipés de « gravel bike », mais aussi de vélo de route ou de cyclo-cross, tant qu’ils pesaient au minimum 6,8 kg. Mais l’une des courses les plus connues de la discipline reste le « Barry-Roubaix », sans lien avec la classique française. Elle se tient dans le Michigan, aux États-Unis. D’une centaine de kilomètres, elle est bien moins longue que la Unbound Gravel : une épreuve de 320 kilomètres dans le Kansas.