Tensions entre le Hezbollah et Israël : face à la crainte d’une guerre au Liban, Paris appelle « à la plus grande retenue »
Mercredi, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements aériens et d'artillerie contre une dizaine de localités dans le sud du Liban. Icon Sport/Marwan Naamani
Inquiétudes face au risque d’escalade. La France s’est dite jeudi « extrêmement préoccupée par la gravité de la situation au Liban », notant l’intensification « de manière dramatique » des violences à la frontière avec Israël et elle a appelé « toutes les parties à la plus grande retenue ».
La France, qui demande « la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies », demeure « pleinement engagée pour prévenir tout risque d’escalade sur la Ligne bleue et promouvoir une solution diplomatique », a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères. La ligne bleue est la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël.
Les craintes d’une propagation au Liban de la guerre à Gaza se sont accentuées jeudi après des menaces d’Israël de ramener son voisin du nord à « l’Âge de pierre » en cas de conflit avec le Hezbollah. Les échanges de tirs dans les zones frontalières se sont intensifiés récemment et les menaces du Hezbollah et d’Israël sont allées crescendo.
Paris appelle ses ressortissants à « la plus grande vigilance »
Emboîtant le pas au Canada, l’Allemagne a appelé ses ressortissants à quitter le Liban. Pour l’heure, le Quai d’Orsay n’envisage pas d’évacuer ses ressortissants du Liban mais il rappelle qu’il reste « impérativement recommandé » aux Français de ne pas se rendre au Liban.
S’agissant des ressortissants s’y trouvant actuellement pour raisons personnelles et/ou professionnelles, ils « sont appelés dans toute la mesure du possible à reporter tout déplacement dans le sud du Liban et à observer la plus grande vigilance ». Quelque 23 000 Français résident dans ce pays.
«Ã‚ Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée », a déclaré mercredi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant après une visite àWashington. « Nous avons la capacité de ramener le Liban àl’Âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire (…) Nous ne voulons pas d’une guerre », a-t-il ajouté, précisant que son gouvernement « se préparait àtout scénario ».
Un scénario « potentiellement apocalyptique », selon l’ONU
Mardi, en recevant Yoav Gallant, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a prévenu qu’une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait devenir une « guerre régionale ». Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a qualifié un tel scénario de « potentiellement apocalyptique ».
Mercredi soir, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements aériens et d’artillerie contre une dizaine de localités dans le sud du Liban, détruisant un immeuble de Nabatiyeh, selon des médias libanais. Le Hezbollah a, lui, revendiqué six attaques contre des positions militaires israéliennes frontalières.
Dimanche, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé que la phase « intense » des combats touchait à sa fin à Gaza et affirmé qu’ensuite, Israël pourrait « redéployer certaines forces vers le nord », à la frontière libanaise, « à des fins défensives ».
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, devait de nouveau s’exprimer ce jeudi. Dans son précédent discours le 19 juin, il a averti qu’ « aucun lieu » en Israël ne serait le cas échéant épargné par son mouvement, au lendemain d’une annonce par Israël selon laquelle « des plans opérationnels pour une offensive au Liban » avaient été « validés ».