Disparition d’Eloi Rolland : La Nouvelle-Zélande va déclarer mort le jeune homme
Porté disparu depuis le 7 mars 2020 à Auckland, le jeune Eloi Rolland sera déclaré mort par un coroner à la fin de l’année 2024. Une étape cruciale qui pourrait mettre un terme aux recherches malgré l’implication des autorités françaises
Photo d'Eloi Rolland avant son départ en Nouvelle-Zélande.
info « 20 Minutes » - Porté disparu depuis le 7 mars 2020 à Auckland, le jeune Eloi Rolland sera déclaré mort par un coroner à la fin de l’année 2024. Une étape cruciale qui pourrait mettre un terme aux recherches malgré l’implication des autorités françaises
L’enquête sur la disparition du jeune Eloi Rolland pourrait bien connaître une fin tragique. Le jeune homme, qui n’avait que 18 ans lorsqu’il a disparu à Piha en Nouvelle-Zélande au cours d’un échange scolaire, n’a pas été retrouvé depuis quatre ans. Dernièrement, la police néo-zélandaise a prévenu la famille d’Eloi, via un mail que nous avons pu consulter, que le jeune homme allait être déclaré décédé à la fin de l’année 2024.
Une procédure exceptionnelle, mais légale dans le cadre d’une disparition. Elle n’est possible qu’après une longue enquête si, et seulement si, aucun moyen de retrouver le disparu n’est possible. C’est le cas du jeune Eloi, dont aucune trace n’a été retrouvée depuis sa disparition le 7 mars 2020.
Une enquête du coroner
C’est donc à cette condition que la juridiction de Nouvelle-Zélande se réserve le droit, sous la responsabilité d’un coroner, d’ordonner légalement la mort d’une personne disparue dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Pour cela, le coroner doit baser son enquête sur plusieurs cas de figure. Premièrement, il doit s’assurer des conséquences de la disparition, si celle-ci est banale ou inquiétante. Ensuite, il doit vérifier l’inactivité du compte bancaire de la victime. Enfin, il vérifie que le disparu n’a jamais repris contact avec son entourage.
Si toutes ces conditions sont réunies, alors la victime peut être déclarée morte. En France, cette situation est possible, à la demande de la famille et d’un juge, lorsque le décès de la victime est certain mais que le corps n’a pas été retrouvé.
La France continue les recherches
Pour autant, si l’affaire peut se terminer en Nouvelle-Zélande, elle fait aujourd’hui l’objet d’une enquête française. Suite à la plainte déposée par les parents d’Eloi pour « enlèvement et séquestration », le parquet de Paris a décidé de s’occuper de l’affaire Eloi conjointement avec la Nouvelle-Zélande. Cette « enquête miroir » vise à une collaboration de la police néo-zélandaise avec la justice française. Pour que cet échange ait lieu, il faut que le pays d’origine de la victime face une demande « d’entraide pénale internationale ».
Au total, la France a fait trois demandes pour l’affaire Eloi. Deux en Nouvelle-Zélande et une dernièrement en Australie, lieu où le garçon aurait potentiellement pu se rendre après sa disparition.
Cependant, si les autorités françaises se mobilisent, les chances de retrouver Eloi, elles, s’amenuisent de jour en jour. Le parquet de Paris nous confirme bien que l’enquête pourra être réouverte en cas de nouveaux indices, mais il est difficile de croire que, sans l’aide de la Nouvelle-Zélande, les preuves apparaissent d’elles-mêmes.
Une enquête bâclée ?
D’autant plus que, pour Bruno Dupuis, l’enquête n’a pas été poussée jusqu’au bout. Le réalisateur du documentaire « Eloi : En quête d’un disparu » s’est rendu trois fois en Nouvelle-Zélande pour enquêter sur la disparition du garçon. Au total, Bruno Dupuis a rendu deux rapports aux autorités françaises pointant les failles des recherches néo-zélandaises.
Pour 20 Minutes, il nous révèle que la Nouvelle-Zélande n’a jamais pris le soin d’explorer la piste criminelle dans l’affaire Eloi.
Or, la ville de Piha est réputée pour de nombreuses disparitions énigmatiques. Six au total, dont la plus troublante est celle d’Iraena Asher. Cette jeune femme a disparu le 10 octobre 2004, après avoir tenté d’alerter à plusieurs reprises la police. Des témoins assurent avoir vu la femme, errante dans les rues de Piha à moitié nue, avant de disparaître définitivement.
L’inspecteur Callum McNeill, en charge de l’enquête en Nouvelle-Zélande, a confirmé à 20 Minutes qu’aucune enquête criminelle n’a été réalisée. Il précise également, que si « le coroner a bien pris connaissance » des disparitions précédentes dans la région, il « n’existe aucun lien entre ces histoires qui datent d’une décennie et l’enquête sur Eloi ».
Ainsi, le dossier Eloi semble se diriger vers une impasse. Un scénario difficile à accepter pour les parents du jeune homme qui demandent aux autorités néo-zélandaises, françaises et à tous les témoins de réagir.
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