Paris 2024 : les Palestiniens demandent la mise à l’écart des athlètes israéliens
Le président du Comité national olympique de Palestine a demandé le bannissement des athlètes israéliens.
Le président du Comité national olympique de Palestine, Jibril Rajoub, à Ramallah, le 12 juin 2024.
A un mois des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), les Palestiniens font savoir qu’ils ne souhaitent pas la présence d’athlètes israéliens à Paris. « Nous espérons que le mouvement olympique exclura Israël », a déclaré, lundi 24 juin, le président du Comité national olympique (CNO) palestinien, Jibril Rajoub, dans un entretien présenté comme exclusif par la chaîne publique allemande Deutsche Welle.
C’est la première fois qu’une telle demande est formulée. Le 12 juin, lors d’une conférence de presse à Ramallah, M. Rajoub, qui préside aussi la Fédération palestinienne de football, avait fait valoir que « les Israéliens ont perdu le droit, d’un point de vue moral et légal, de participer [aux Jeux] tant qu’ils continuent à commettre des crimes ». Il n’avait pas réclamé explicitement une mise à l’écart ou une participation sous statut neutre, comme c’est le cas pour les athlètes russes en raison de la guerre en Ukraine.
Le rêve olympique des athlètes palestiniens
Sollicité sur la déclaration du CNO palestinien, le Comité international olympique (CIO), qui seul peut prendre la décision d’un bannissement ou imposer la neutralité à une délégation, n’a pas donné suite pour le moment. Selon Deutsche Welle, le CIO renvoie vers un communiqué publié le 18 juin après une conversation téléphonique entre son président, Thomas Bach, et M. Rajoub : il y est juste indiqué que M. Bach a apporté son soutien aux athlètes palestiniens. La position du CIO n’a pas évolué depuis le mois de mars, quand l’instance avait déclaré qu’elle n’envisageait pas de sanction à l’égard d’Israël.
L’inflexion de la position palestinienne a en tout état de cause été relevée par les autorités françaises. « Nous avons vu hier le Comité national olympique palestinien demander le bannissement des athlètes israéliens », a déclaré, mercredi 26 juin, la ministre des sports et des JOP, Amélie Oudéa-Castéra, sur le plateau de BFM-TV.
Jusqu’à présent, lorsqu’ils étaient interrogés sur la guerre entre Israël et le Hamas et sur l’éventualité que puisse être imposé aux athlètes israéliens un principe de neutralité, les pouvoirs publics répondaient que leur situation n’avait « rien à voir » avec celle des athlètes russes et biélorusses. A l’appui, ils faisaient aussi valoir que les comités olympiques nationaux palestinien et israélien « n’avaient pas demandé l’exclusion l’un de l’autre ».
« Aux Jeux olympiques de Paris, un état des lieux des rapports de force mondiaux »
Sollicité pour expliquer comment est reçue par la France la demande palestinienne, le ministère des sports et des JOP n’a pas souhaité faire de commentaires, pas plus que le Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024, qui renvoie vers le CIO en relevant qu’un comité national olympique ne peut pas décider des participants aux Jeux.
Si Mme Oudéa-Castéra a fait état, mercredi, de la demande du CNO palestinien, c’était pour illustrer ses motifs d’inquiétude quant au « bon déroulement des Jeux » selon les résultats des élections législatives, le 7 juillet. « Il y aura toute une série de décisions d’ordre politique à prendre pendant les Jeux, notamment pour éviter que des risques ne deviennent des crises, pour gérer des tensions diplomatiques », a-t-elle expliqué, en mettant en avant à ce propos le dossier israélo-palestinien.