Championnats d’Europe d’escrime : grâce à Mallo-Breton et Pauty, la France se lance avec deux médailles à Bâle
« Je suis contente de ramener une médaille pour mon fils qui m’a bien supportée toute la journée. Mais lui, il veut l’or. » La journée d’Auriane Mallo-Breton a été faite de victoires et de sonores « allez maman ! » lancées depuis les tribunes presque désertes de la Halle Saint-Jacques de Bâle par Mathis, son enfant de bientôt trois ans. Sauf àla fin, où les encouragements du petit garçon, encadré par ses grands-parents paternels, n’ont pas suffi pour permettre àl’épéiste française de remporter son premier titre individuel dans un grand championnat.
Dominée en finale des championnats d’Europe d’escrime mardi à Bâle par l’Estonienne Irina Embrich (15-12), la Tricolore surfe sur une fin de saison impressionnante. Une victoire, sa première en Coupe du monde, début mai lors du Grand Prix de Cali. Une médaille de bronze lors de la dernière manche de la saison à Fujairah, aux Emirats Arabes Unis deux semaines plus tard. Et là, l’argent en Suisse à un peu plus d’un mois du début des Jeux olympiques de Paris avec le rendez-vous en individuel programmé le samedi 27 juillet.
« Pour l’instant, la déception domine, souffle la jeune femme de 30 ans, qui a écarté avec autorité sa compatriote et championne du monde Marie-Florence Candassamy en quart de finale (15-7). On vient pour gagner, pas pour faire deuxième. Mais je sais que j’ai fait une belle compétition. Je me sens bien dans mon escrime et bien dans ma tête. Et ça se voit sur les résultats. »
« Je me suis fait laver » en demie, concède Pauty
En difficulté en début de saison, la septième mondiale s’est relancée dans la foulée d’une entorse à la cheville fin mars. Et enchaîne depuis. Une blessure puis un podium en Suisse ? Maxime Pauty a, dans les très grandes lignes, connu la même chose. Touché lors d’un entraînement en début d’année, le fleurettiste est allé chercher sa première médaille personnelle dans un grand championnat en prenant le bronze après son lourd revers en demi-finale face à l’Italien Alessio Foconi (15-7).
« Je me suis fait laver, il était plus fort, glisse sans le moindre regret ce fan des Boston Celtics qui a lancé sa journée en regardant le résumé du sacre nocturne de la franchise de basket en NBA. C’est ma première médaille en grand championnat, c’est quelque chose qui me touche. J’avais déjàperdu deux fois en quart de finale de championnats d’Europe, et j’avais perdu deux fois 15-14. Quand je me suis rapproché de la victoire en quart, je me suis rappelé de mauvais souvenirs émotionnellement. »
Mais Maxime Pauty a résisté au retour du huitième mondial Guillaume Bianchi (15-13) pour rejoindre le dernier carré. Et faire oublier la déception du début d’après-midi pour le fleuret masculin français avec l’élimination dès son entrée en lice de l’un des favoris, Enzo Lefort, face à l’inconnu espagnol Ignacio Breteau.
Maxime Pauty, ce mardi.
« J’étais venu pour être champion d’Europe, je ne pensais pas aux Jeux, glisse Maxime Pauty. Mais ce résultat montre qu’on est dans le vrai àl’entraînement. C’est le seul truc que je retiens pour les JO. Après, je ne sais même pas si j’ai déjàvu un champion d’Europe être champion olympique après... » Bâle ne conditionnera pas Paris. Mais une première journée àdeux médailles, on prendra sans hésiter au Grand Palais fin juillet.