« On est prêts » : anticipant des échauffourées en marge des législatives, les commerçants se barricadent à Paris et à Lyon
Paris, ce dimanche. Plusieurs magasins de la rue de Rivoli se sont barricadés avant les résultats du premier tour des élections législatives. LP/Maxime Ducher
Des ouvriers qui installent des panneaux en bois sur les vitrines d’une boutique Zara, rue de Rivoli, dans le IVe arrondissement de Paris. Les images filmées par le journaliste indépendant Clément Lanot donnent un aperçu de l’ambiance électrique dans la capitale, où certains redoutent des manifestations non déclarées, voire de la casse, après l’annonce des résultats du premier tour des élections législatives anticipées, ce dimanche 30 juin. Les commerçants de la capitale ne sont pas les seuls à se barricader : des images similaires ont été rapportées à Lyon par le journal local Actu.fr.
« S’il y a des échauffourées, on est prêts »
Invité sur France Inter mercredi 26 juin, le préfet de police Laurent Nuñez a donné le ton. « On se prépare à gérer toutes les configurations. On peut avoir des manifestations de voie publique qui peuvent dégénérer. On s’y prépare », a-t-il expliqué.
Si, selon les renseignements, à l’issue de ce premier tour, « les mouvances d’ultragauche et d’ultradroite ne font pas état de projets d’actions violentes », les commerçants en Île-de-France craignent que la soirée électorale dégénère. « Peut-être qu’il ne se passera rien, mais, au moins, s’il y a des échauffourées, on est prêts. Depuis, les Gilets jaunes, on ne peut jurer de rien », a témoigné le gérant d’une boutique proche de la place de la République, interrogé par Le Parisien.
Davantage d’inquiétudes pour le second tour
Aucun appel à la mobilisation n’a par ailleurs été lancé par les partis politiques après ce premier tour. Toujours selon les renseignements, les quartiers populaires ne sont pas source d’inquiétude pour le moment. En revanche, les forces de l’ordre sont prêtes. La sécurité de brigades de gendarmerie et commissariats de police d’Île-de-France pris pour cibles notamment il y a un an après la mort de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) a été renforcée.
Les inquiétudes des autorités portent davantage sur le second tour. On évoque un risque de « violences urbaines » et « d’affrontements entre militants d’ultragauche et d’ultradroite ». Les commerçants se protégeront à nouveau.