Allemagne : un dirigeant du parti d'extrême droite AfD de nouveau condamné pour un slogan nazi
Björn Höcke, l'un des dirigeants du parti d'extrême droite allemand de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) arrive à son procès, à Halle an der Saale, le 1er juillet 2024.
Un dirigeant du parti d'extrême droite allemand AfD, Björn Höcke, s'est vu infliger lundi une nouvelle amende pour l'usage d'un slogan nazi. Lors d'un rassemblement de son parti en décembre, il avait incité le public à reprendre la devise d'un groupe paramilitaire ayant joué un rôle crucial dans l'accession au pouvoir d'Hitler.
"Alles für Deutschland". L'une des figures les plus controversées du parti d'extrême droite allemand AfD, Björn Höcke, s'est vu infliger lundi 1er juillet une nouvelle amende pour l'usage d'un slogan nazi, sa deuxième condamnation en quelques mois
Le chef de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) pour le région de Thuringe, dans l'Est de l'Allemagne, a été condamné à une amende de 16 900 euros par le tribunal de Halle (est).
Lors d'un rassemblement de son parti en décembre 2023 à Gera (est), Björn Höcke avait incité le public à reprendre la phrase "Tout pour l'Allemagne" ("Alles für Deutschland", ndlr).
Or il s'agit d'une devise du groupe paramilitaire "Sturmabteilung" (SA) qui a joué un rôle-clef dans l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler. Elle est illégale dans l'Allemagne d'aujourd'hui, tout comme le salut nazi et d'autres slogans et symboles de cette époque.
Björn Höcke avait demandé au public "tout pour ?", l'encourageant à répondre "l'Allemagne", alors qu'il faisait déjà l'objet de poursuites pour avoir lui-même sciemment utilisé cette formule lors d'un meeting en 2021.
Âgé de 52 ans, cet ancien professeur d'histoire a à plusieurs reprises affirmé qu'il ignorait le lourd passé du slogan, sans jamais convaincre le tribunal. À l'issue de son premier procès pour l'usage de cette phrase, il avait écopé d'une amende de 13 000 euros dont il a fait appel.
Björn Höcke risquait dans ce second procès jusqu'à trois ans de prison.
Sa radicalité n'a jusqu'ici pas érodé sa popularité dans son fief de Thuringe où il aspire à devenir le premier chef d'un gouvernement régional d'extrême droite à l'issue des élections qui se tiendront le 1er septembre prochain.
Seule une condamnation à une peine de prison d'au moins six mois aurait pu conduire le tribunal à lui retirer son droit de vote et à entraîner une mesure d'inéligibilité.
Avec AFP