Rima Hassan coiffée d'un keffieh : quel est cette coiffe traditionnelle ?
Rima Hassan coiffée d'un keffieh : quel est cette coiffe traditionnelle ?
Manuel Bompard fait un petit geste impérieux de la main droite pour sommer Younous Omarjee de grimper à la tribune à côté de Jean-Luc Mélenchon. Au micro, le leader de LFI commence tout juste à louer les bons résultats du Nouveau Front populaire, dimanche soir à La Faïencerie, dans le 10 e arrondissement de Paris. L'eurodéputé s'exécute. Sa présence souriante et un peu lisse est importante. Elle contrebalance celle de Rima Hassan. Keffieh sur les épaules, la toute nouvelle eurodéputée LFI se tient en majesté à la gauche de Mélenchon, tout près des députés Sarah Legrain et Paul Vannier, réélus dès le premier tour. Mais on ne voit qu'elle.
L'entourage de Jean-Luc Mélenchon l'assure : Rima Hassan était là par hasard. Elle n'était pas concernée par l'élection, elle est donc venue faire acte de présence, et s'est retrouvée sur la scène. « Dans les meetings, c'est calculé, mais là, c'est vraiment très improvisé », assure une proche de Mélenchon. L'explication n'est pas très convaincante. L'Insoumis en chef aurait pu écarter du podium cette élue, urticante pour une grande partie de la gauche. Au contraire, elle était aussi collée à lui dans la soirée sur le podium place de la République lors d'une manifestation contre le RN. À La Faïencerie, sans doute aussi par le plus grand des hasards, plusieurs militants du Comité Palestine étaient présents, comme pour soutenir celle qui les avait encouragés lorsqu'ils occupaient Sciences Po pour dénoncer l'opération israélienne à Gaza.
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En braquant les projecteurs sur une députée européenne convaincue qu'Israël est une « monstruosité sans nom », Jean-Luc Mélenchon envoie un double signal. D'abord, il cherche à mobiliser l'électorat des banlieues avant le deuxième tour. Ensuite, il adresse un bras d'honneur à ses partenaires du Nouveau Front populaire. Il ne supporte pas la montée en puissance des socialistes, en particulier, depuis les européennes. « Il joue la défaite, explique un grand élu socialiste ciblé par des attaques antisémites de militants Insoumis. Son agenda, ce ne sont pas les législatives, c'est la présidentielle. Il ne veut pas qu'un centre gauche réapparaisse, il préfère le chaos. » Dimanche soir, place de la République, Mélenchon en a rajouté une couche : il a convié sur son flanc gauche un autre expert en chaos, le trotskiste Olivier Besancenot.