Tour de France 2024. « Il y aura bien un jour où Lenny va nous surprendre », pense Miguel Martinez

Miguel Martinez, le 4 mai 2024, à l’occasion d’une conférence à Saint-Maixent-sur-Vie (Vendée).

Prévu initialement sur le Tour d’Espagne, Lenny Martinez sera au départ du Tour de France, samedi 29 juin. « Je pense que c’est très bien que le staff de Groupama-FDJ l’aligne », a indiqué son père, Miguel, à Ouest-France. De façon à prendre de l’expérience en vue des années futures. Porté par l’engouement de la Grande Boucle, son fils sera-t-il capable de se mettre en évidence ? Miguel Martinez y croit.

À trois jours du départ du Tour de France, où son fils Lenny sera engagé pour la première fois, Miguel Martinez a pris quelques minutes pour Ouest-France.

Lenny fait partie de la sélection de Groupama-FDJ pour le Tour de France. Comment cela s’est fait ?

Après le Tour de Suisse, le staff de Groupama-FDJ a proposé à Lenny de participer au Tour. Il avait le choix. On en a parlé. Je lui ai demandé quels étaient ses objectifs durant sa carrière. Il m’a répondu : faire du mieux possible au classement général et remporter le maillot de meilleur grimpeur de la Grande Boucle. Je lui ai alors dit : plus tu auras de l’expérience sur le Tour, plus ça te servira pour réussir.

Il y a un peu moins de deux mois, vous nous disiez pourtant que vous trouviez Lenny « trop frêle, pour l’instant » pour la Grande Boucle. L’aligner vous paraissait « prématuré ».

Quand on s’est vu, Lenny n’avait pas cinq victoires au compteur cette saison. Il devait en avoir deux (4). Je ne pensais pas qu’il allait avoir autant la caisse. Quand il gagne la Mercan’Tour Classic (fin mai), avec 5 000 m de dénivelé, c’est une victoire de prestige. Ce n’est plus le petit Lenny capable de gagner la Classic Var en haut du Mont Faron.

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Moins bien en Suisse ? « Le Tour est une autre course »

Est-ce que vous comprenez que vos discours, le vôtre et celui de Marc Madiot, aient pu surprendre ?

Tout à fait. D’autant que Lenny a eu des coups de moins bien sur le Tour de Suisse. À ce moment-là, on peut donc se dire que cela risque d’être délicat pour le Tour. Sauf que la Grande Boucle est une autre course… En 2002, j’avais fait 23^e du Tour de Suisse, alors que je n’étais pas capable de coup d’éclat comme Lenny. Derrière j’avais réalisé un Tour de France correct, avec quelques échappées (8^e à Béziers). Je pense que c’est très bien que le staff de Groupama-FDJ l’aligne. Après, si ça ne va pas, ça sera repos puis stage en altitude et Tour d’Espagne.

Certains pensent que c’est une punition de la part de l’équipe, sachant que Lenny va s’en aller.

Ah non, pas du tout. Je le répète, Lenny a eu le choix. Il a bien réfléchi car c’est vrai que la saison a été longue pour lui (32 jours de course). Personnellement, je trouve que c’est une grande chance. C’est sûr qu’il va avoir des journées difficiles. Il ne sera pas là pour le classement général. À moins qu’il nous surprenne, mais je n’y crois pas beaucoup. Après, Lenny est quelqu’un qui récupère très bien. Quand ça ne va pas une journée, il rebondit le lendemain. Sur les trois semaines, il y aura bien un jour où il va nous surprendre. J’en suis certain.

Savez-vous pourquoi le Tour de Suisse a été compliqué pour lui ?

Lenny a eu une intoxication alimentaire quelques jours avant. Quand le foie ne va pas, c’est délicat. À l’entraînement, il sentait qu’il était moins bien. Au championnat de France, par contre, il avait des super sensations. Tout est revenu à la normale.

Quel objectif ? « Il m’a dit : on verra »

Vous êtes donc confiant pour ce Tour de France…

Oui ! De toute façon, on ne gagne pas cinq victoires comme ça, chez les pros. S’il avait signé des 10 ou 15^e places, je vous dirais que cela s’annonce difficile dans les échappées. Toutefois il a prouvé qu’il est capable d’être là sur des étapes longues et dures et même de gagner. La Mercan’Tour Classic était digne d’une grande étape de montagne du Tour.

L’objectif est plutôt une victoire d’étape, du coup, que le maillot à pois ?

Lenny ne sait pas. Il m’a dit : on verra. Il a des envies… Dans l’engouement du Tour, il va essayer d’effleurer ces deux objectifs. Pour lui, ça sera un test en vue de l’avenir.