Wout van Aert : « Je n’ai jamais pris le départ d’un Tour avec une forme aussi indécise »
Dans le magnifique maillot bleu qui l’habillera pendant ce Tour, Wout van Aert a été chaleureusement applaudi par le public florentin, jeudi soir.
Wout van Aert n’aurait pas dû se présenter sous les voûtes imposantes du Palazzo Vecchio de Florence jeudi en début de soirée pour papoter un court instant entre ses équipiers Vingegaard et Jorgenson. « Je ne devais pas participer au Tour, ce n’était pas prévu dans les plans, rappela-t-il. Les circonstances ont fait que j’ai été presque obligé de m’aligner au Tour car j’ai besoin de compétition et que l’équipe a besoin de moi. Vous me direz, le Tour n’est pas le meilleur endroit pour préparer une compétition suivante, les Jeux olympiques en l’occurrence, mais je n’ai pas peur du défi, c’est le seul moyen de retrouver le rythme dont j’ai besoin dans cette saison particulièrement difficile. »
Aux championnats de Belgique, déjà, le Campinois avait pu juger de sa forme. « J’ai en tout cas participé au sprint, car je compte bien sûr saisir ma chance dans cet exercice dans ce Tour mais l’arrivée à Zottegem était vraiment faite pour un pur finisseur. Cette journée m’a certainement apporté quelque chose de toute façon. Je suis juste content d’être de retour, de mettre un dossard, de participer à ce Tour qui me laisse forcément de bons souvenirs. »
Le stage qu’il devait effectuer en juillet et une apparition au Tour de Wallonie juste avant les Jeux ont donc été remplacés ni plus ni moins que par le Tour. Dans quel rôle ? « Celui qu’on m’attribue généralement dans cette équipe. Je prendrai ma chance quand j’en aurai l’occasion, je me mettrai au service du collectif lorsqu’il le faudra, comme je l’ai toujours fait, pour Jonas par exemple. »
Sans repère depuis sa grave chute dans « A Travers la Flandre », Wout van Aert a déjà les yeux rivés sur les Jeux. « C’était mon objectif de la saison avec les Monuments des pavés et le Giro. J’ai loupé les deux premiers, il m’en reste un troisième, mais avant cela, il y a le Tour. » Avec les souvenirs intacts de 2021 et cette formidable série inédite : une étape de montagne, et laquelle, avec la double ascension du Mont Ventoux, le chrono de Libourne et la victoire sur les Champs-Elysées, trois succès qui confortèrent son surnom de « couteau suisse ». Tout cela après une opération à… l’appendicite, ce qui suscita un sourire lorsque la question lui fut posée.
«Ã‚ On ne peut pas comparer cette opération avec celles que j’ai subies en mars ! Je ne me vois pas rééditer les succès de 2021 mais cela reste un bon souvenir évidemment, je signerais des deux mains pour faire la même chose. Mais jamais je n’ai pris le départ du Tour dans une forme aussi indécise. Du coup, j’ai deux objectifs personnels : participer au sprint en grand ou en petit comité, saisir les coups ; retrouver mes sensations sur le vélo de chrono puisque je participerai àcelui des Jeux. Le fait d’avoir un dernier contre-la-montre àNice est une bonne nouvelle dans la perspective de la course olympique mais nous en reparlerons… après Nice ! »