Mamardashvili et Kochorashvili, les autres fines lames de la Géorgie à l'Euro
Dans le sillage de Khvitcha Kvaratskhelia et Georges Mikautadze, deux joueurs ont réalisé un premier tour de haute volée et seront fondamentaux ce dimanche soir face à la Roja (21 heures) : le gardien Giorgi Mamardashvili et le milieu Giorgi Kochorashvili, qui évoluent en Espagne et sont voisins à Valence.
Un Giorgi peut en cacher un autre. Et encore un autre ! Si le milieu offensif Giorgi Chakvetadze (Watford) mérite quelques louanges, deux hommes ont clairement brillé aux yeux de l'Europe sur ce début de compétition. Homme du match face à la République tchèque, le 22 juin, le gardien Giorgi Mamardashvili a fait admirer sa spectaculaire carrure à chaque rencontre. Grand artisan des meurtrières transitions géorgiennes, dans l'ombre des duettistes Khvitcha Kvaratskhelia et Georges Mikautadze, le milieu Giorgi Kochorashvili a baladé son catogan avec une facilité déconcertante dans des blocs adverses paniqués. Ce duo, qui a éclos en Espagne, aura l'occasion de se montrer, ce dimanche soir, face à une formation qu'ils connaissent par coeur.
Giorgi Mamardashvili, le mur de Valence
La façon dont il s'est détendu sur une frappe lointaine du Portugais Diogo Dalot, mercredi (2-0), a résumé le premier tour du gardien de 23 ans, quasi infranchissable. Avec son 1,98 mètre à la toise, il a réalisé pas moins de 11 arrêts contre les Tchèques (1-1), qui ont fini démoralisés, et il a tout autant soulagé son équipe contre la Turquie (1-3), en début de tournoi. Alors que sa défense, harcelée par la bande à Calhanoglu, a mis du temps à se mettre en place, ce 18 juin, il leur a permis de ne pas sombrer totalement. Depuis, sa formation a appris à subir autour de lui, mais elle ne rompt quasiment plus. « On s'attend à une forte tension espagnole, bien sûr, et à jouer derrière, repliés, a expliqué le colosse samedi. Nous savons comment tenir, puis nous avons des attaquants qui peuvent frapper sur contre-attaques. » Un plan simple, pour la révélation de l'Euro au poste de gardien.
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Ces trois dernières années, il a mûri tranquillement du côté de Valence, qui l'a détecté très tôt alors qu'il évoluait en prêt au FC Locomotive Tbilissi, en 2020-2021. Un certain Luis Campos le suit depuis un bail, et il l'avait même mis sur une liste de gardiens pour le Paris-SG, histoire de concurrencer Donnarumma, avant d'opter pour le Russe Matveï Safonov. « Son envergure est folle, confie un entraîneur des gardiens de L1. Après, il doit s'améliorer dans son jeu au pied, notamment sur le droit, où il n'ose pas assez. »
Ce défaut, l'absence d'initiatives sur son pied faible, rappelle celui d'un gardien assez proche dans le profil, Marcin Bulka, qui lui tente peu côté gauche. Comme le Polonais, Mamardashvili apprécie les penalties, il en a sorti trois cette saison en Liga. « La perspective d'une séance de tirs au but ne change pas ma routine : j'explore toujours les manies des tireurs adverses avant un match, je dois toujours être prêt », a-t-il prévenu samedi.
Giorgi Kochorashvili, les poumons de Levante
Il est partout. En défense, en attaque, côté gauche, côté droit, à harceler le porteur de balle adverse, à se présenter dans la surface pour offrir une passe exquise à l'opportuniste Mikautadze, sur son premier but à l'Euro, face à la Turquie. En seconde période, après avoir touché la barre sur un raid énergique, Kochorashvili a gêné l'avant-centre messin sur une occasion unique de 2-2. Emporté par son élan, il a voulu frapper sans voir son coéquipier armer. Mikautadze a maronné quelques secondes, pas plus : on ne peut pas en vouloir à un coéquipier aussi dévoué que Kochorashvili.
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Le milieu de Levante, en seconde division espagnole, a faim, il a 25 ans et découvre à peine le haut niveau. Fin mai, après sa prolongation dans l'autre club de la ville de Valence, il le rappelait : « C'est ma première année dans le monde pro, et je suis heureux d'avoir réalisé de belles choses pour Levante, qui m'a donné plusieurs fois ma chance, depuis longtemps, et pour l'équipe nationale. » Si Levante l'a recruté en 2019, un an après son arrivée en Espagne, il n'a disputé qu'une poignée de matches en Liga dans sa carrière.
Et cette saison n'a pas été linéaire, à cause de sérieux pépins aux adducteurs. La sélection l'a transcendé. Appelé pour la première fois en septembre 2023, il est vite devenu un soldat de Willy Sagnol, toujours ardent, toujours présent. Au printemps, lors de la crise politique en Géorgie, il n'a pas hésité, non plus, à critiquer publiquement le gouvernement pro-russe. Kochorashvili ne se cache pas, jamais.
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