Pédocriminalité et homophobie: la fermeture du site Coco saluée par les associations
Hébergé à Guernesey, le site de chat Coco a été fermé par les autorités ce 25 juin, après plus de 20 ans d'existence.
SOS Homophobie "se réjouit de la fermeture de Coco", "coup d'arrêt contre l'un des plus gros sites qui permettait d'orchestrer des guet-apens homophobes".
Ce site, qui "ne permettait pas de remonter jusqu'à l'identité des utilisateurs", est une "plaque tournante des violences homophobes, mais aussi un lieu pour pédocriminels et violeurs", a dit sa présidente Julia Torlet à l'AFP.
Le site de tchat Coco.gg est souvent cité dans des affaires judiciaires.
"Il faut être vigilant" car "d'autres sites peuvent se créer sur le même modèle", poursuit-elle.
"Nous sommes très contents. Nous attendions depuis longtemps sa fermeture", a réagi Sophie Antoine, responsable plaidoyer de l'ACPE (Agir contre la Prostitution des Enfants).
Coco.gg était "un repère de prédateurs" qui "ne se cachaient pas". "Ils savaient y trouver les annonces de proxénètes ou de mineurs engagés dans la prostitution", a souligné Sophie Antoine à l'AFP.
Une "première étape"
Sa fermeture est une "première étape" dans la "lutte" contre les sites de messagerie qui permettent "l'exploitation sexuelle en ligne" des mineurs, selon elle.
L'ACPE "était la semaine dernière partie civile à une audience, où des victimes de prostitution de 13 et 14 ans expliquaient que les prises de contact avec les clients avaient lieu via ce site", une "situation très banale", assure-t-elle.
"En quelques minutes, un mineur qui dit avoir 14 ans reçoit sur coco.gg des sollicitations pour des rencontres, des échanges de photos ou de vidéos d'ordre sexuel", rapporte-t-elle.
Cette fermeture montre que "internet n’est pas une zone de non-droit", déclare à l'AFP Samuel Comblez, directeur du 3018, numéro national d'aide aux victimes de violences numériques.
"Les jeunes étaient en danger sur ce site, où il n'y a pas de modération, pas de signalement possible de comportement inadapté, pas de contrôle de l’âge efficace, c’était purement déclaratif", explique le directeur général adjoint de e-Enfance.
Coco.gg était "connu par les adultes (pédocriminels) comme un lieu sans surveillance, sans risque où ils avaient accès à des jeunes", dit-il.
Coco.gg "est condamné parce qu’il a été utilisé par des personnes qui ont commis une infraction. Mais les sites pornographiques sont eux-mêmes auteurs d’infraction, en ne vérifiant pas l’âge des utilisateurs. Pourquoi la justice n’est-elle pas plus prompte pour agir contre eux?", s'interroge Justine Atlan présidente d'e-Enfance.