Blessé, Alexis Miellet risque de laisser filer sa place aux JO 2024 à l'occasion des Championnats de France
Alexis Miellet à l'arrivée du 3 000 m steeple des Championnats d'Europe de Rome. (A. Mounic/L'Équipe)
Touché à un mollet, le champion d'Europe Alexis Miellet est incertain pour le 3 000 m steeple des Championnats de France, ce samedi à Angers. Quatre athlètes étant qualifiables, s'il ne finit pas parmi les trois premiers meilleurs, il ne sera pas aux JO.
Le grand soleil qui baigne actuellement sur Angers ne pouvait pas faire grand-chose pour redonner le sourire à Alexis Miellet. En marge de la conférence de presse des Championnats de France, ce vendredi, à laquelle il était invité à participer (avec Romain Barras et Louise Maraval), le tout frais champion d'Europe du 3 000 m steeple n'a rien laissé paraître sur sa forme physique et mentale, répondant avec une mine enjouée de façade.
Sauf que dans la réalité du terrain, le Dijonnais est touché au mollet gauche (grade 1 au soléaire) depuis dix jours et la course des Championnats de France a lieu ce samedi. Dans une discipline avec moins de densité, il aurait pu montrer un certificat médical - comme c'est le cas pour Jimmy Gressier par exemple sur 5 000 m - et serait resté au frais en attendant Paris. Le problème pour lui c'est que le steeple cette saison est un bourbier où quatre athlètes sont, à l'heure où nous écrivons ces lignes, tous sélectionnables.
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D'un côté Miellet mais aussi Djilali Bedrani et Louis Gilavert ont tous fait les minima demandés pour Paris (8'15'') et de l'autre, Nicolas-Marie Daru, 6e des Championnats d'Europe, est actuellement 24e au ranking mondial, soit pile poil la modalité demandée par la FFA pour être sélectionnable au même rang que les minima.
Un trial à la française qui pourrait faire comme victime le récent champion d'Europe de la discipline puisque les trois premiers arrivés de ce quatuor seront sélectionnés, comme l'a reconfirmé Romain Barras lors de la conférence de presse. « Les minima pouvant être faits depuis plus d'un an, on voulait privilégier l'état de forme des France. Il n'y a pas de priorité donnée. C'est le classement qui fera foi. Les règles sont écrites. Pendant des années, les athlètes ont demandé à avoir des règles du jeu plus claires. C'est le cas aujourd'hui. Je ne veux pas préjuger d'un comité de sélection car je ne suis pas le seul mais on va ne va déroger la règle. Dans toutes ces épreuves ce sont des trials. C'est un peu la même chose. »
Une règle qui condamne quasiment Miellet, apparu en cinq steeples en outsider pour un podium aux JO. « C'est arrivé mercredi dernier sur un travail de technique barrière, rembobine l'ex-miler. Je n'ai pas senti quelque chose en particulier sur le coup mais j'avais une douleur le soir. En soi, ce n'est rien de grave car je me suis arrêté quatre jours. J'ai repris le footing, mais c'est une course contre-la-montre. Ce (vendredi) matin, j'ai réussi à refaire des lignes sans douleur. Une course ça va être limite. »
Et encore plus une course où les autres auront tout intérêt à le sortir du jeu, laissant un goût très amer à Miellet. « Il y a des athlètes prioritaires quand on termine 8e aux Mondiaux mais champion d'Europe ce n'est pas le cas, regrette-t-il. On ne protège pas nos athlètes. Franchement, j'ai un peu un sentiment d'injustice. J'ai passé le début de mon été à prouver que j'avais ma place aux Europe. On m'a contraint à courir beaucoup pour aller aux Europe (il devait construire son ranking). J'avais alerté la fédé qu'au niveau physique c'était compliqué. C'est passé aux Europe mais dix jours après je me pète. Ce n'est pas anodin. Il faut respecter les règles mais elles ne sont pas justes. »
Peu confiant sur ses chances, le Dijonnais a cependant pris la décision de s'aligner après des lignes droites réalisées ce vendredi matin montrant que courir était envisageable. De là à finir dans les trois premiers... « J'ai hésité à ne pas courir car c'était limite en milieu de semaine. Là, ça va mieux. Je suis obligé de toute façon si je veux être aux Jeux. Par contre, si Nicolas passe 25e au ranking (le ranking est mis à jour chaque semaine selon les performances de tous les athlètes dans le monde) et que je me pète pendant la course, on fait quoi ? C'est un coup de poker. Il y a très peu de probabilité que ça change. Les modalités sont écrites, c'est comme ça. »
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