Finistère : le Pen Duick et les Dinghy 12 voguent toutes voiles dehors pour la Belle Plaisance
Dès ce vendredi 28 et jusqu’au dimanche 30 juin, des voiliers classiques, essentiellement en bois, mais de différentes catégories – croiseurs (habitables), métriques, petits quillards –, s’affrontent sur l’océan, aux abords de Bénodet (Finistère) et de l’archipel des Glénan, pour la 23e édition de la Belle Plaisance. Une régate toujours très attendue, aussi bien par les propriétaires des bateaux que par ses organisateurs du yacht-club de l’Odet (YCO).
«Ã‚ Ã€ l’origine, cet événement a été créé pour défendre les bateaux classiques en bois dépassés par la modernité, notamment l’arrivée du plastique dans les années 1970. Les nouveaux bateaux en bois se font rares. La Belle Plaisance remet au goût du jour le côté artisanal de fabrication de ces bateaux classiques aux belles formes », explique Yves Monmoton, le président du YCO.
Le premier bateau d’Éric Tabarly
Ce week-end, les amateurs de voiliers pourront admirer l’un des fleurons de la flotte des bateaux classiques, auréolé d’histoire : le fameux Pen Duick, le premier bateau d’Éric Tabarly. Il a été conçu en 1898 par le célèbre architecte naval britannique William Fife. Avec sa coque en bois effilée, il donne l’impression de glisser avec aisance sur l’océan. C’est sur ce bateau, appartenant au père d’Éric Tabarly, que ce dernier s’est initié à la voile.
Avant de faire fabriquer d’autres voiliers qui porteront le même nom : « La coque en bois du premier Pen Duick a servi de moule pour des coques en polyester des autres Pen Duick. Pour le Pen Duick V, la coque n’a jamais été peinte par souci de rapidité. Éric Tabarly a su à l’automne 1968 qu’il participerait à la course San-Francisco-Tokyo au printemps 1969. Autant dire qu’il a paré au plus pressé », précise Marius Ferey, actuel skipper du Pen Duick de 126 ans.
Le fameux Pen Duick, sur lequel Eric Tabarly s'est initié à la voile, est l'un des fleurons de l'édition 2024 de La Belle Plaisance. LP/T.P.
Peu après avoir fêté son centième anniversaire, le navire, entièrement restauré, a été confié en 2000 à l’association Éric Tabarly, basée à Lorient. Trois autres Pen Duick l’ont rejoint, au fil des ans. C’est ainsi cette association qui entretient et gère désormais cette petite flotte, classée monument historique. « Le patrimoine historique d’Éric Tabarly est ainsi préservé », souligne Marius.
Le Dinghy 12, premier support olympique de voile légère
À côté des « géants » de la régate, on peut aussi découvrir les fameux Dinghy 12, une classe de voiliers de 12 pieds (3,66 m) créée en 1913 en Angleterre. Des bateaux idéaux pour des courses en solitaire, mignons, classiques et malléables, à la coque en bois d’arbre à clins. Ils ont d’ailleurs été choisis comme premier support olympique de voile légère aux Jeux olympiques d’Anvers de 1920.
Antoine Guillard est propriétaire de « Plouf », l’un de ces Dinghy 12. Depuis deux ans, il retrouve à Bénodet les autres propriétaires de Dinghy 12. Sans aucun regret : « C’est un ami qui m’a conseillé cette classe et depuis, je ne régate que sur ce type de bateau. Je suis membre de l’association Dinghy 12 classe France et nous nous retrouvons chaque mois pour des courses. » Des compétitions qui ont aussi pour but de populariser cette classe de voiliers : « Il faut savoir que nous ne sommes que 50 en France à posséder ce type de bateau alors qu’en Italie, il y en a 2 000 et 1 000 en Hollande », remarque-t-il.
Le programme de La Belle Plaisance est chargé ce week-end. Notons tout de même que, ce samedi 29 juin, à 10 h, devant la plage principale de Bénodet, tous les bateaux de la Belle Plaisance vont rendre hommage aux sauveteurs en mer, sous forme de parade, avant de s’élancer vers le large pour la course.