Russie : Moscou a testé son sous-marin le plus avancé, l'Arkhangelsk, équipé de missiles hypersoniques Zircon

Le sous-marin Arkhangelsk avant sa mise à l'eau, en novembre 2023.

La Russie a testé pour la première fois l'"Arkhangelsk", nouveau modèle de sa classe Iassen, équipé d'armements tel que le missile hypersonique Zircon : un navire de choix pour sa flotte du Nord, comprenant plusieurs dizaines de sous-marins.

Moscou a testé un cinquième modèle du projet 885, nom de sa classe de "nouveaux" sous-marins dont la construction a débuté il y a plus de 30 ans pour le premier d'entre eux.

C'est donc au tour du K-525 Arkhangelsk, équipé d'armes qui font la fierté russe comme le Zircon, missile hypersonique (pouvant voyager plus de cinq fois au-delà de la vitesse du son), de rejoindre les navires installés dans les bases russes près de l'Arctique.

Un sous-marin de plus pour la flotte du Nord

Si la marine russe a souffert du conflit contre l'Ukraine, la production navale du pays ne s'est pas pour autant arrêtée. Le sous-marin Arkhangelsk, en construction depuis 2015, a ainsi connu son premier test le 11 juin, après avoir été mis à l'eau en novembre 2023, comme le soulignait alors Rossiyskaya Gazeta.

Ce dernier doit venir renforcer la flotte du Nord, dont le QG est installé à Severomorsk. Cette flotte, qui comporte une grande partie des submersibles russes, est chargée de défendre les mers du nord du pays et l'Arctique. Son déploiement ne se limite cependant pas à ces zones : le croiseur lance-missile Maréchal Oustinov a ainsi pu être repéré dans la Zone Économique Exclusive irlandaise en 2022, comme le notait alors l'Irish Times.

Des navires de cette flotte ont reçu bien plus d'attention récemment : la frégate Amiral Gorshkov et le sous-marin nucléaire d'attaque Kazan, accompagnés du pétrolier Pashin et du remorqueur Nikolaï Chiker, se sont rendus le 12 juin à Cuba.

Comme l'indiquait alors le ministère cubain des Affaires étrangères cité par Euronews, les navires ne transportaient pas d'armes nucléaires et leur présence "ne constitue pas une menace pour la région". Si ce déploiement n'est pas inhabituel, la Russie ayant envoyé plusieurs fois des navires vers l'île des Caraïbes, il survient cependant dans une période de tensions accrues avec Washington et l'Occident.

Quelques mois de mise en route pour le sous-marin russe

Si l'on en croit une source de l'industrie navale russe citée par TASS, agence de presse nationale, les tests de ce modèle continueront "pendant plusieurs mois". Le sous-marin Arkhangelsk fait partie des navires du projet 885, ou classe Iassen selon sa désignation par l'OTAN, visant à construire des nouveaux submersibles lanceurs de missiles de croisière.

Quatre d'entre eux ont déjà été mis à l'eau en plus de l'Arkhangelsk depuis 2014, tandis que les Perm, Oulianovsk, Voronej, Vladivostok et Bratsk sont en construction, devant équiper les flottes du Nord et du Pacifique. Le Kazan, qui a navigué jusqu'à Cuba, est d'ailleurs un des "grands frères" de l'Arkhangelsk, lancé en 2021.

L'armement de cette classe est fortement mis en avant par la Russie comme preuve de ses capacités techniques et militaires. L'Arkhangelsk, comme les autres navires du projet 885, doit être équipé de missiles hypersoniques Zircons, ainsi que des autres missiles Kalibr et Onyx, en plus des torpilles Fizik, d'après Alekseï Rakhmanov, le directeur de l'entreprise de construction navale russe United Shipbuilding Corporation cité par Ria Novosti en août 2023.

Ces Zircons ont été utilisés à partir du 7 février 2024 en Ukraine, d'après le Kyiv Scientific-Research Institute for Forensic Examinations, cité par Reuters ; le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a confirmé durant ce même mois qu'ils avaient bien été employés durant la guerre, sans apporter plus de précisions, selon TASS.