Retraite : le RN pourrait finalement maintenir l’âge légal de départ à 64 ans
Retraite : le RN pourrait finalement maintenir l’âge légal de départ à 64 ans
Alors qu’il s’est fermement opposé à la réforme des retraites qui a fait passer l’âge légal de départ à 64 ans, le Rassemblement national hésite aujourd’hui à affirmer qu’il reviendra bien à 62 ans. Tout dépendra, selon lui, de l’état des finances publiques.
Un difficile travail d’équilibriste qui brouille le message. A l’occasion d’une audition des principaux partis en lice pour les élections législatives (30 juin et 7 juillet), organisé par trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P) ce jeudi 20 juin, le chef de file du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’est expliqué sur la réforme des retraites qu’il souhaite entreprendre s’il est élu. Il a affirmé sa volonté de vouloir abaisser l’âge légal à 60 ans pour les actifs qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui ont cotisé 40 ans.
Sur ce point-là, le message est plutôt clair. Mais pour ceux qui ont commencé à travailler après 20 ans, c’est le flou artistique. Après avoir estimé que la réforme de 2023, qui reportait l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, était «injuste et socialement coûteuse sur le plan économique», Jordan Bardella n’a pas assuré clairement qu’il reviendrait aux 62 ans. «Au-delà (pour ceux qui ont commencé à travailler après 20 ans, NDLR), la progressivité pour atteindre 62 ans sera déterminée par les marges budgétaires qui seront définies par l’audit des finances publiques que nous lancerons, a-t-il affirmé. A partir du projet de loi de finances pour 2025, il y aura un étalement des mesures que nous portons.» Comprendre, donc, que rien ne garantit, si le RN arrive au pouvoir, que l’âge légal soit immédiatement ramené à 62 ans.
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Pas la priorité du moment
Un discours alambiqué qui tient aussi peut-être à l’alliance de circonstance qui a été scellée avec le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti. Invité surprise de cette audition avec le patronat, alors qu’il était favorable avec son parti lors de la présidentielle à un report de l’âge légal à 64 voire 65 ans, il a tout simplement botté en touche. «Il y aura une réponse à moyen terme à apporter. Mais ce n’est pas l’enjeu pour 2024 et 2025, a annoncé le leader des Républicains. Une façon de glisser sous le tapis le désaccord qui existait lors de la Présidentielle entre les Républicains et Marine Le Pen, cette dernière étant favorable au maintien de l’âge légal à 62 ans.
Un manque de clarté dans les propositions que Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, auditionné juste après, n’a pas manqué de relever. «Si quelqu'un a compris ce que le couple improbable a dit, dites-le moi, car je n'ai rien compris», a-t-il ironisé.
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