Législatives en France : ce que disent les derniers sondages
Bardella, Bompard et Attal ont joué au jeu du grand débat mardi soir sur TF1.
Pour l’instant, l’extrême droite est donnée largement en tête du premier tour dimanche, avec 36 % des intentions de vote, selon une enquête Ipsos-Fondation Jean-Jaurès-Cevipof-Institut Montaigne pour le Monde portant sur près de 12.000 personnes.
Selon cette vaste étude, qui ne propose pas de projections en sièges, la gauche rassemblerait 29 % des voix, le camp macroniste 19,5 % et LR 8 %.
Mais les 577 élections, dans chaque circonscription, recèlent de nombreuses inconnues, les équations étant par ailleurs appelées à être profondément bouleversées entre les deux tours selon les maintiens, désistements voire consignes de votes.
Une majorité seulement relative ouvrirait par ailleurs la perspective d’un éventuel blocage institutionnel, renforcée par le refus de Jordan Bardella de constituer un gouvernement s’il ne dispose pas d’une majorité absolue.
Débat à trois avec Faure
D’ici là, les représentants des trois blocs sont attendus jeudi soir sur France 2 pour un ultime débat, 24 heures avant la fin de la campagne officielle fixée vendredi à minuit.
Comme l’avant-veille sur TF1, Jordan Bardella pour le RN et Gabriel Attal sous la bannière « Ensemble pour la République » croiseront le fer. Mais la gauche a cette fois-ci envoyé le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, pour tenir la contradiction, lorsque c’était l’Insoumis Manuel Bompard qui s’y était collé mardi soir.
La joute pourrait être l’occasion d’une dramatisation accrue des enjeux du scrutin, alors que la première confrontation avait tourné à une bataille de chiffres parfois inaudible.
Reste que l’intérêt pour ces législatives anticipées ne se dément pas : deux tiers des électeurs prévoient d’aller voter dimanche, selon Ifop-Fiducial, ce qui correspondrait au meilleur taux de participation à ce type d’élections depuis 1997.
Lors de la confrontation télévisée, chacun des trois prétendants à Matignon aura quoi qu’il en soit sa partition à jouer.
Mélenchon « ni oui, ni non » à Matignon
Pour Jordan Bardella, continuer à rassurer sur son sérieux et sa clarté, quand ses adversaires ont pointé les supposées imprécisions de son projet quant aux retraites ou vilipendé son idée d’exclure les binationaux à certains postes jugés sensibles.
Mercredi, le patron du parti d’extrême droite a pourtant dû à nouveau s’amender, en affirmant que son projet de supprimer les impôts sur le revenu pour les moins de 30 ans « aura un plafond, évidemment ».
L’actuel locataire de Matignon entend quant à lui sonner à nouveau la « mobilisation générale » en renvoyant dos à dos le RN qui « stigmatise » et ce qu’il appelle toujours la « Nupes », qu’il accuse de légèreté vis-à-vis du « communautarisme ».
Olivier Faure aura pour sa part à jurer de l’unité de la vaste coalition de gauche, toujours prompte à s’enflammer sur le cas de La France insoumise en général et de son leader Jean-Luc Mélenchon en particulier.
Ce dernier est-il toujours candidat à Matignon ? « Je ne dis ni oui, ni non », a-t-il répondu mercredi sur LCI.