Fiat Dino Spider : le petit cheval ca.. ché !

Voilà une Fiat qui dans le cœur est plutôt une Ferrari. Développé à Maranello et produit à Turin, son V6 est le fruit d’une coopération entre les deux marques, laquelle aboutira au passage du petit cheval cabré dans le giron de la famille Agnelli en 1969. Moteur de grand standing, style de haute couture dû à Pininfarina, badge populaire : ce spider est un ensemble de sensations contrastées qui le rendent irrésistible : il est beau, rapide et agréable à conduire. Que des qualités, sauf une : sa cote beaucoup plus Ferrari que Fiat !

Texte Marco Visani - Photos IsolaPress

Alors que l'étude d'un véhicule commun entre Ferrari et Innocenti, la 186 GT, avance à grand pas, en janvier 1965, une nouvelle inattendue fait l’effet d’une douche froide à Innocenti : Ferrari décide d’abandonner le projet et demande, comme cela était prévu sur le cahier des charges initial, que tous les dessins lui soient livrés. Alors, qu’est-ce qui a provoqué un si brusque divorce ? La raison est simple : le nouveau règlement sportif stipulant que les moteurs de Formule 2 doivent être produits à au moins 500 exemplaires et montés dans une voiture de série, Enzo Ferrari se rend immédiatement compte qu’il n’a pas la technologie pour respecter ces obligations dans un délai aussi serré. Innocenti non plus. Du coup, le commendatore n’a d’autre choix que d’aller frapper à la porte de Fiat, seule firme capable de lui construire rapidement un moteur dans les quantités requises. La 186 GT est donc tuée dans l’œuf en même temps que le projet Dino trouve ses racines. Les chemins d’Innocenti et Ferrari se séparent à jamais. Ceux de Fiat et de Ferrari se croisent pour la première fois. [...]

Au-delà de son indéniable valeur du point de vue technique et de style, l’opération Dino sert à établir un rapport serré et dont l’importance s’avèrera fondamentale entre Fiat et Ferrari. En 1963, Enzo Ferrari avait failli vendre à Ford la partie industrielle de l’entreprise jusqu’au moment où il avait compris que les promesses de ne pas intervenir sur la gestion sportive (celle qui intéressait vraiment le fondateur) ne seraient pas respectées. Gianni Agnelli ayant donné des garanties sur ce point, Ferrari entre dans le giron de Fiat à l’été 1969. Sans les Dino cet accord n’aurait jamais été possible. Par la suite, en 1969, les deux gammes (Dino et Fiat) passent à 2,4 litres (180 ch sur la Fiat et 195 sur la Ferrari au lieu de, respectivement, 160 et 180) ; la Dino devient la 246 GT, à laquelle s’ajoute la GTS à carrosserie Targa et les Fiat Dino en profitent pour s’offrir une suspension à roues indépendantes issues de la 130 (dans ce cas, oui, on parle d’éléments en commun) en plus de quelques modifications mécaniques (nouvelle boîte ZF et non plus Fiat, freinage modifié) ; les nouveautés esthétiques ne concernent que le coupé. En décembre 1972, les deux Fiat Dino 2400 quittent la scène en toute discrétion après avoir accompli leur devoir d’ouvrir la voie à une alliance industrielle qui se poursuit encore aujourd’hui.

Fiat Dino Spider : le petit cheval ca.. ché !

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