Le vin rouge détrôné par le blanc et le rosé: "Un signe de la décadence de notre pays"
Pour la première fois, les ventes de vin rouge ont été détrônées par celles de blanc et de rosé. Dans Estelle Midi, sur RMC, Fred Hermel s’insurge.
C’est une première. Les Français boivent désormais plus de vin blanc et de rosé que de vin rouge. Les ventes de rosé et de vin blanc (hors pétillants) dépassent désormais largement, à eux deux, celles de vin rouge. En 15 ans, la situation s'est totalement inversée, provoquée par des changements radicaux de la consommation. En 2010, les ventes de vins rouges totalisaient 57,3% des volumes vendus en grandes surfaces, et 58% du chiffre d'affaires, selon Circana. Aujourd’hui, c’est le vin blanc et le rosé qui représentent à 58% des ventes.
Comment s’explique cette inversion de tendances? Les blancs sont perçus comme plus "faciles" à boire. Moins complexes et moins lourds, ils sont moins l'affaire d'experts que les rouges. Et plus que les rouges, ils sont compatibles avec les repas un peu déstructurés (casse-croute, grignotage, apéros dinatoires). On mange aussi moins de viande, notamment en sauce. Et le meilleur ami de la viande, c’est quand même le vin rouge. Les consommateurs aiment aussi les vins moins alcoolisés, comme les blancs. On les boit plus facilement seuls que les vins rouges.
"Le rosé est un sous-vin"
Du vin rouge (photo d'illustration)
Alors, une préférence entre rouge, blanc et rosé? Dans Les Grandes Gueules, sur RMC, l’agriculteur Didier Giraud a un avis très tranché: "Je suis plus blanc. Le rosé, j’ai horreur de ça. Ça reste un sous-vin qui est fait dans des endroits où le vin n’est pas bon. C’est une mode. Dans des vignobles où il y a de grands rouges, c’est des vignes un peu plus jeunes. Le rosé demande moins d’excellence culturale qu’un grand rouge. Boire du rouge, qui varie d’une année sur l’autre, demande une initiation, une culture, une éducation pour l’apprécier".
"Il a raison, valide Fred Hermel dans Estelle Midi ce mardi. Le rosé est un sous-vin, bien entendu. Le rouge, c’est la vie. J’aime le bordeaux rouge, c’est le meilleur vin du monde, c’est extraordinaire. Le fait qu’on boive moins de rouge, c’est aussi un signe de la décadence et de la déculturation de notre pays. C’est aussi un signe de l’américanisation de la société. On boit du chardonnay, du rosé, dans les séries américaines. Dans Max et les Ferrailleurs, dans Les choses de la vie, on buvait du bordeaux rouge qui tache."