Le risque de maladie de Parkinson serait plus que doublé chez les personnes présentant ce trait de personnalité, voici lequel
La maladie de Parkinson est une maladie du cerveau qui entraîne notamment des problèmes moteurs et des troubles de la santé mentale et du sommeil. Son origine exacte est incertaine mais l’âge, la …
Femme contemplative regardant par la fenêtre
L’anxiété est une réalité fréquente souvent négligée chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. L’association France Parkinson estime à ce sujet que jusqu’à 40% des individus touchés par cette maladie souffrent d’anxiété chronique souvent dépourvues de cause objective l’ayant déclenchée. L’organisme évoque trois causes distinctes, à commencer par l’annonce du diagnostic et le caractère imprévisible des symptômes. Il s’agit en effet de facteurs déclencheurs qui génèrent des incertitudes et de l’anxiété étant donné que « les préoccupations liées à la progression de la maladie, les défis quotidiens liés aux mouvements moteurs altérés, et les ajustements nécessaires dans la vie quotidienne contribuent souvent à cette anxiété. », indique-t-il. L’anxiété fait aussi partie de la maladie elle-même, causée par des changements dans la chimie du cerveau, en particulier dans des zones du cerveau responsables de la régulation des émotions et de l’humeur. Enfin, des épisodes anxieux peuvent être liés à une diminution de l’efficacité des médicaments antiparkinsoniens et apparaître entre deux prises de médicaments.
Mais il s’avère que des chercheurs l'University College London (UCL) ont découvert que cette relation s’applique aussi en sens inverse, à savoir que les personnes anxieuses courent deux fois plus de risques de développer la maladie de Parkinson. Plus précisément, leur étude publiée dans le British Journal of General Practice évoque un lien entre une anxiété nouvellement développée chez les plus de 50 ans et le diagnostic éventuel de la maladie de Parkinson. Pour rappel, la maladie de Parkinson est une affection chronique neurodégénérative, c’est-à-dire qu’elle se caractérise par la disparition progressive de certains neurones dans le cerveau. La conséquence principale de cette disparition neuronale est la diminution de la production de dopamine (molécule qui permet aux neurones de communiquer entre eux), dans une région essentielle au contrôle des mouvements. De ce fait, elle est avant tout une maladie qui touche les fonctions motrices. Ses symptômes sont caractéristiques, même s’ils peuvent être variables d’un patient à l’autre : difficulté à initier un mouvement, ralentissement des gestes ou encore une rigidité des membres.
« Nous espérons pouvoir aider les patients à obtenir le traitement dont ils ont besoin »
Les chercheurs ont procédé en analysant une cohorte comprenant 109 435 patients ayant développé de l’anxiété après avoir atteint l’âge de 50 ans, en les comparant à 878 256 témoins correspondants qui ne souffraient pas d’anxiété. Ils ont également suivi les participants pour détecter les caractéristiques typiques de la maladie de Parkinson, telles que les problèmes de sommeil, la dépression, les tremblements et les problèmes d'équilibre, depuis le moment de leur diagnostic d'anxiété jusqu'à un an avant le diagnostic de la maladie de Parkinson. Leur but : comprendre le risque de chaque groupe de développer la maladie de Parkinson au fil du temps et identifier leur facteur de risque tout en tenant compte d'autres facteurs de risque connus tels que l'âge, le sexe, l'isolement social, les maladies mentales graves, la démence, un traumatisme crânien et le mode de vie. Les résultats ont montré que le risque de développer la maladie de Parkinson était multiplié par deux chez les personnes anxieuses par rapport au groupe témoin, ce qui suggère qu'il pourrait bel et bien s'agir d'un signe avant-coureur de la maladie neurodégénérative.
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Il a également été constaté que des symptômes tels que la dépression, les troubles du sommeil, la fatigue, les troubles cognitifs, l'hypotension, les tremblements, la rigidité, les troubles de l'équilibre et la constipation étaient bien des facteurs de risque de développer la maladie de Parkinson chez les personnes anxieuses. Cette découverte a son importance car les médecins ne tiennent pas toujours compte des antécédents d’anxiété d’un patient lorsqu’ils évaluent sa maladie de Parkinson. « La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus courante dans le monde. L'anxiété est connue pour être une caractéristique des premiers stades de la maladie mais avant notre étude, le risque potentiel chez les personnes de plus de 50 ans souffrant d'une nouvelle anxiété était inconnu. En comprenant que l'anxiété et les caractéristiques mentionnées sont liées à un risque plus élevé de la développer après 50 ans, nous espérons pouvoir la détecter plus tôt et aider les patients à obtenir le traitement dont ils ont besoin. », atteste ainsi le co-auteur principal de l’étude, le Dr Juan Bazo Alvarez (UCL Epidemiology & Health).
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La professeure Anette Schrag, co-auteure principale de l'étude précise pour sa part que « l’anxiété n'est pas aussi bien étudiée que d'autres indicateurs précoces de la maladie de Parkinson. Des recherches plus approfondies devraient explorer la manière dont l'apparition précoce de l'anxiété est liée à d'autres symptômes précoces et à la progression sous-jacente de la maladie de Parkinson à ses premiers stades. Cela pourrait conduire à un meilleur traitement de la maladie dès ses premiers stades. » La prochaine étape pour l’équipe scientifique consistera à déterminer si ces résultats diffèrent ou non selon la gravité de l'anxiété. Si l’anxiété est un phénomène physiologique naturel on parle de troubles anxieux lorsque, selon l’Inserm, « elle devient trop intense ou envahissante, au point de perturber le quotidien, d’entraîner des arrêts de travail et de générer un sentiment permanent d’insécurité. » Il existe en réalité plusieurs types de troubles anxieux avec des symptômes variables d’une personne à l’autre : anxiété généralisée, trouble panique, phobies spécifiques, agoraphobie, trouble d’anxiété sociale et trouble d’anxiété de séparation.
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Interrogée quant à cette découverte par la chaîne Euronews Health, Amelia Hursey, responsable de recherche chez Parkinson's Europe souligne que « ce n'est malheureusement pas une ligne de conduite absolue, mais c'est pourquoi cette recherche est vraiment bonne, car elle justifie davantage le fait que l'anxiété soit une question précoce. Pour les chercheurs, des diagnostics plus précoces pourraient fournir des indices sur la racine du problème, étant donné qu'il n'existe aucun remède contre la maladie de Parkinson. » Cette dernière se montre toutefois rassurante sur le fait que les personnes anxieuses ne doivent pas craindre de développer la maladie de Parkinson car selon elle, les résultats indiquent plutôt que l’anxiété s’inscrit dans « l’ensemble des symptômes » découlant de la maladie. « Chaque petite information sur l'expérience vécue des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, ou des personnes susceptibles de présenter un risque élevé de maladie de Parkinson, est cruciale pour faire un pas vers la compréhension des mécanismes sous-jacents. », conclut-elle. A noter qu’en France, le ministère de la Santé évoque 25 000 nouveaux cas chaque année.