« C’est choquant » : dans l’Ain, l’ouverture d’une école « d’un autre temps » pour les filles inquiète
À Châtillon-sur-Chalaronne (Ain), commune de moins de 5 000 habitants, l’annonce de l’installation de la maison d’éducation Pauline Marie Jaricot suscite de nombreuses critiques. (Illustration) DR
C’est dans un ancien musée de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain) que la maison d’éducation Pauline Marie Jaricot ouvrira ses portes à la rentrée prochaine. Dans le projet éducatif qu’ils ont défini, Thérèse et Jacques Madi, les fondateurs de cet établissement privé non mixte hors contrat ouvert aux élèves du secondaire (collège/lycée), promettent « la formation intégrale des jeunes filles afin que ces dernières deviennent des femmes libres et responsables en vue du Ciel ».
L’établissement occupera 440 m2 de locaux et n’accueillera pas plus de dix élèves par classe. Les jeunes filles scolarisées devront avoir la tête couverte dans les lieux saints, porter une jupe ou une robe descendant franchement en dessous des genoux, pas de pantalon, ni de décolleté, et les épaules couvertes.
Couture et éducation à la sensibilité féminine
Pour assurer le bon fonctionnement de leur école, les fondateurs de la maison d’éducation Pauline Marie Jaricot (qui n’ont pas donné suite à nos sollicitations) ont lancé un appel aux dons. Ils recrutent des enseignants qui auront la mission de mettre en place un projet reposant sur six piliers : la formation chrétienne, l’apprentissage des savoirs, la culture artistique, le dépassement de soi, le bon esprit et le devoir de mémoire.
L’école indique aussi que « pour préparer les jeunes filles au plein épanouissement de leurs talents et à l’éducation de leur sensibilité féminine », des cours de couture, de cuisine ou encore d’art floral seront dispensés.
À Châtillon-sur-Chalaronne, commune de moins de 5 000 habitants, l’annonce de l’installation de la maison d’éducation Pauline Marie Jaricot s’accompagne de son lot de critiques. « J’espère que cette école traditionaliste d’un autre temps n’ouvrira pas. Jamais je n’y mettrais mes enfants » confie un habitant. « C’est franchement choquant. Comment peut-on laisser ouvrir une telle école au XXIe siècle ? » s’inquiète un autre.