Europe 1 mise en demeure par l’Arcom : Cyril Hanouna dénonce un « deux poids, deux mesures »
Pour la dernière de son émission «On marche sur la tête» sur Europe 1 vendredi 28 juin, Cyril Hanouna et ses invités sont longuement revenus sur l'Arcom, après que le régulateur a mis en demeure la station, la veille. LP/Olivier Lejeune
Dix et pas une de plus ! Ce vendredi, à 16 heures, Cyril Hanouna a lancé la dernière de « On marche sur la tête », son émission quotidienne présente ces deux dernières semaines sur Europe 1. Dix numéros seulement, qui ont provoqué l’ire de l’Arcom. Jeudi soir, l’autorité de régulation et de contrôle des médias a mis en demeure la station pour un manque de « mesure » et « d’honnêteté », reprochant à l’animateur et à son équipe d’avoir traité le Nouveau Front populaire « de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers » et d’avoir reçu une majorité d’invités issus de l’extrême droite.
Alors avant même de démarrer, l’homme médiatique l’a promis : « Ça va un petit peu secouer… » Et dès le début de l’émission, les vannes ont été ouvertes. « Franchement, le deux poids deux mesures, c’est fou ! » s’est-il offusqué, comparant la sanction concernée à un avertissement « Attention, on vous écoute, on n’est pas content », avant d’évoquer les possibles suites. « Les amendes, je connais bien… » a-t-il déclaré dans un sourire, référence aux multiples condamnations dont il a été la cible sur C8.
Sur les motifs évoqués dans la décision de mise en demeure, « la première de l’histoire d’Europe 1 », le producteur s’est agacé de voir « d’autres exemples » ne pas être épinglés par l’ex-CSA. « Quand on voit ce que fait France Inter… Ils ont fait une chanson contre le Rassemblement national ! a-t-il pesté. Charline Vanhoenacker, c’était une tribune pour le Nouveau Front populaire et La France insoumise. »
« Un acharnement contre ma personne »
Pour lui, cette décision agit comme une muselière. « Les Français ne sont pas dupes, ils voient bien qu’ils essaient de nous faire fermer notre clapet, a-t-il estimé, se disant victime d’une cabale. Il y a vraiment un acharnement contre ma personne : demain si je suis sur M6, c’est M6 qui va prendre. On en rigole, mais c’est extrêmement grave parce que je pense qu’il y a quelque chose derrière. »
Autour de la table, pas d’autre son de cloche. « Ce deux poids deux mesures énerve énormément de gens et cela va jouer dans le choix des électeurs dimanche », a jugé Éric Naulleau.
« Dès le premier jour, ils ont écouté dans la perspective de sanctionner, a abondé Gilles Verdez. La rapidité de la sanction témoigne d’une panique àbord. L’État, le pouvoir en place, veut juguler la liberté de ton de l’ensemble du groupe Bolloré, qui laisse la parole àtout le monde, qui est pluraliste. Le groupe Bolloré dérange et il y a des confrontations politiques qui font qu’on a envie de taper sur un de ses symboles : Cyril Hanouna. »
Au téléphone, Brigitte, auditrice de Seine-et-Marne, a appuyé également ces propos. « L’Arcom, c’est le bras armé de l’État, a-t-elle déclaré. C’est effrayant pour tous les gens de droite. » L’écrivain et cinéaste Yann Moix s’est, lui, montré beaucoup plus virulent. « Ne trouvez-vous pas pitoyable et gravissime que l’existence de l’Arcom soit avérée ? C’est la preuve que nous sommes dans une démocratie malade », s’est-il interrogé, estimant que les Sages étaient « des flics ». Puis d’enfoncer le clou : « L’existence même de l’Arcom est une insulte à la démocratie », a-t-il asséné.
Le tout avant que la bande ne passe à un nouveau débat autour de la France insoumise et du Nouveau Front populaire, estimant que leur parti était représenté autour de la table par Gilles Verdez et au cours duquel Cyril Hanouna a fustigé les prises de position de Jean-Luc Mélenchon qui, selon lui, « met dans la panade » la nouvelle coalition de gauche.
L’animateur en a profité pour officialiser le nom de son remplaçant pour les deux semaines à venir : Eliot Deval, journaliste de CNews et joker de Pascal Praud, accompagné d’invités et chroniqueurs. Dans son communiqué, Europe 1 indique qu’il décryptera « les résultats et enjeux de cette élection. »