Face à ce phénomène, les agents immobiliers demandent des attestations bancaires

De plus en plus de Français scrutent les annonces immobilières sans vouloir acheter.

De plus en plus de Français passionnés par l’immobilier décident de visiter des biens. Sauf qu’ils n’ont aucune intention de les acheter.

C’est un phénomène récent, étrange, voire obsessionnel pour certains, mais qui a le don d’irriter les professionnels de l’immobilier. Ces Français sont des passionnés d’immobilier. Ils peuvent passer des heures sur les sites d’annonces immobilières et même visiter les biens. Problème, ils n’ont aucune intention d’acheter. TF1 en a rencontré quelques-uns, dont une trentenaire qui ne passe pas un jour sans jeter un œil aux petites annonces, «par curiosité», dit-elle. Et elle l’avoue : «Je ne recherche pas du tout pour acheter. C'est vraiment de la passion.»

Tous les soirs, pendant au moins une heure, elle continue d’éplucher les nouvelles annonces, de manière compulsive : «Par exemple, je vais voir un lotissement qui se crée, je vais arrêter, je vais faire demi-tour puis je vais aller voir un peu ce qui se fait, à combien c'est à vendre», confie-t-elle à TF1. Alors qu’elle vient déjà d’acquérir un bien, elle est incapable de dire pourquoi les annonces immobilières la passionnent autant.

À lire aussi Immobilier : les régions où le nombre d’acheteurs dégringole sur les sites d’annonces

Attestations bancaires ou de courtiers demandées

Mais il y a pire, ceux qui agacent les professionnels de l’immobilier : «les touristes de l’immobilier». Ces Français multiplient les visites de biens alors qu’ils n’ont aucune intention d’acheter. «Parfois, on s'amuse à imaginer comment on pourrait aménager les lieux si c'était pour nous», avoue un homme qui visite désormais avec sa femme. Cette tendance est scrutée de près par le spécialiste de la mise en ligne d’annonces immobilières SeLoger. «70 % des Français regardent des annonces sans projet prédéfini à court terme», décrypte Maud Valentini, directrice des études d'opinion chez SeLoger.

Selon les professionnels de l’immobilier, cette tendance est apparue pendant le confinement lors de la pandémie de Covid-19. Comme outre-Atlantique, beaucoup se sont mis à rêver de biens ou à vouloir visiter pour le plaisir. Face à ce phénomène, les agents immobiliers commencent à déceler les vrais des faux acheteurs.

À lire aussi Achats, locations… les annonces immobilières devront mentionner le risque d’érosion côtière

L’un d’eux, interrogé par TF1, explique que les faux clients cherchent parfois dans deux villes différentes, deux types de biens distincts ou avec un budget qui va du simple au double. Désormais, il pose des conditions, notamment financières, avant chaque visite lors d’un rendez-vous. «On demande des attestations bancaires ou des attestations de courtier pour valider le projet financier», affirme-t-il. Assez pour dissuader ?