EN DIRECT - Législatives : le député sortant Aurélien Pradié quitte Les Républicains, un parti «mort» selon lui
Aurélien Pradié, à Paris, le 12 juin.
En résumé :
- Aurélien Pradié, député sortant du Lot et ancien numéro 2 du parti, a annoncé ce mercredi 26 juin au matin sa décision de quitter Les Républicains, un parti «mort» selon lui.
- Manuel Bompard (Nouveau Front populaire), Gabriel Attal (Renaissance) et Jordan Bardella (Rassemblement national), les représentants des trois principales forces en lice aux législatives, ont débattu pour la première fois mardi 25 juin. Libé vous raconte les temps forts de cette bagarre politique.
- Le député sortant François Ruffin, un des candidats au poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, a estimé mardi soir que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était un «obstacle à la victoire du Front Populaire».
- Retrouvez l’essentiel de l’actualité du mardi 25 juin sur la dissolution de l’Assemblée nationale et les prochaines élections législatives ici.
Face à la position de Klarsfeld, Denise Toros-Marter lance un appel à voter contre l’extrême droite. Rescapée d’Auschwitz à 16 ans, Denise Toros-Marter lance un appel à voter aux législatives contre l’extrême droite et ses «relents antisémites et xénophobes». Et elle est «dans l’incompréhension» face à la position du chasseur de nazis Serge Klarsfeld sur le Rassemblement national. «J’ai été déportée à Auschwitz, j’ai perdu toute ma famille, mon père, ma mère et ma grand-mère qui ont été gazés et c’est évident que les histoires qui risquent de se répéter avec la poussée de l’extrême droite, ça m’inquiète beaucoup», rappelle cette dame de 96 ans, présidente depuis près de 40 ans de l’Amicale des déportés d’Auschwitz Marseille-Provence. En France, il reste «peut-être 80, 90» rescapés du camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau et «pour nous, c’est inquiétant de voir cette poussée vers le Front National qui, bon, tout en étant plus ou moins édulcoré par rapport à l’ancien FN, a quand même des relents qui nous rappellent l’antisémitisme et la xénophobie».
Laure Lavalette, le RN et les binationaux. La porte parole du Rn et députée sortante du Var était l’invitée de la matinale de TF1 ce mercredi. Invitée à réagir à la proposition de son parti d’interdire aux binationaux d’occuper des «emplois sensibles», Laure Lavalette a détaillé sa liste des professions qui pourraient être concernées, tout en souhaitant éteindre la polémique, qualifiée de «tempête dans un verre d’eau». «Nous avons simplement voulu dire qu’il y avait une pignée de postes, dont notamment la direction des RG, la DGSE, DGSI ou le commissariat à l’énergie atomique» qui sont concernés. «On pense que ce n’est pas un opportun qu’un franco russe ou un franco chinois soit à la tête de la DGSI», a-t-elle ajouté. Le chef de file du RN pour les législatives avait indiqué lundi lors de sa conférence de presse programmatique, «que les postes les plus stratégiques de l’Etat seront réservés aux citoyens français et aux nationaux français», à l’exclusion des binationaux. «Nous n’entendons pas remettre en cause la double nationalité (...). En revanche, nous entendons effectivement réserver un certain nombre d’emplois stratégiques dans les secteurs notamment liés à la sécurité et à la défense exclusivement à des citoyens français», avait détaillé Bardella.
Adrien Quatennens à la rescousse de Jean-Luc Mélenchon. En campagne à Abbeville (Picardie), le député sortant François Ruffin était suivi mardi par les caméras de TF1. L’occasion pour lui d’échanger avec des électeurs et de dénoncer l’arnaque sociale que représente le programme du Rassemblement national. Et surtout de se détacher de Jean-Luc Mélenchon. «Ce n’est pas un appui Jean Luc Mélenchon ici. C’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs. (...) Je pense que c’est un obstacle à la victoire du Front populaire et sans doute il est nécessaire d’aller sur les plateaux télés mais ce serait bien que les dirigeants de la France insoumise soient ici à discuter avec les gens, à convaincre et à combattre le Rassemblement national», a souligné François Ruffin. Une sortie que n’a que peu goûté Adrien Quattennens. L’ancien député du nord, proche de Jean-Luc Mélenchon, s’est fendu d’un message sur X pour voler à la rescousse de Jean-Luc Mélenchon et tacler François Ruffin. Celui qui a récemment renoncé à être candidat suite à la polémique déclenchée par son investiture dénonce le «melon» de Ruffin. «C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! (...) Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie. Si belle soit-elle, la Picardie n(’est pas le pays. Rejoins le RN direct ! On gagnera du temps et de l’énergie», écrit Quatennens.
Marine Le Pen juge que le RN pourrait rétablir le dialogue en Nouvelle Calédonie. Invitée sur France 2 ce mercredi matin, Marine Le Pen a dénoncé «les maladresses» du gouvernement qui «n’a pas la capacité de rétablir le dialogue en Nouvelle Calédonie». «On ne peut pas envisager un avenir communauté contre communauté», a jugé Marine Le Pen.
Aurélien Pradié annonce quitter Les Républicains. Dans un entretien accordé à La Dépêche, le député sortant du Lot Aurélien Pradié, ex-numéro 2 des Républicains, annonce ce mercredi matin qu’il quitte sa formation politique, un parti «mort» selon lui. «Pour la première fois de ma vie, j’ai déposé ma candidature aux législatives sans rattachement à un parti politique existant. J’ai repris ma liberté et ce n’est pas un signe anodin», avertit Aurélien Pradié. «Je ne suis pas le seul. Nous sommes 30 candidats dont dix sortants en France à ne pas se rattacher à LR présidé par Éric Ciotti, mais au micro-parti Du Courage que j’avais créé lors des élections régionales. Cette structure logistique à la base devient aujourd’hui plus politique. C’est une graine pour la suite.» Et la suite pour LR ? Compliquée, selon Pradié : «LR est dans une situation inextricable. Le gaullisme n’est pas mort, il est plus vivant que jamais mais LR est mort. Je le dis avec une douleur personnelle car la fidélité est une de mes valeurs cardinales.»
Qui a le droit d’utiliser le logo du Nouveau Front Populaire ? La justice se dit incompétente. Les tribunaux judiciaires de Paris et de Bobigny se sont déclarés mardi soir incompétents pour déterminer si les candidats dissidents de La France insoumise (LFI) avaient le droit d’utiliser le logo du Nouveau Front populaire dans leur campagne pour les législatives, selon les décisions consultées mardi par l’AFP. «Il n’appartient pas aux tribunaux de l’ordre judiciaire d’interférer dans les opérations électorales dont le contentieux relève de la compétence du Conseil constitutionnel», écrit notamment le tribunal de Bobigny, qui se déclare également incompétent pour statuer sur le matériel de propagande électorale. Le tribunal judiciaire de Paris considère par ailleurs que ni LFI ni les candidats investis par le mouvement ne sont «titulaires d’un droit de propriété sur l’expression ‘‘Nouveau Front populaire’’» ou son logo.
Après les législatives, Larcher craint une «crise de régime structurelle». Le président du Sénat Gérard Larcher a redouté «une crise de régime structurelle» après les législatives, tentant mardi soir lors d’une réunion publique de défendre «une autre voie» pour Les Républicains entre «les extrêmes» et la macronie. Le président du Sénat était venu soutenir son proche conseiller Patrick Dray, candidat dans un bastion historique de la droite parisienne passé en 2022 dans le camp présidentiel. Invité à réagir à l’actualité politique, Larcher a constaté «une crise politique majeure» et assuré «craindre une crise de régime structurelle dans les mois à venir», née de la dissolution décidée par le président de la République.