Pourquoi Red Bull a mis Verstappen dans sa F1 2022 à Imola cette semaine
Dans sa quête pour résoudre les problèmes de la RB20, Red Bull a mis en place un test inhabituel auquel à participé Max Verstappen cette semaine à Imola.
Avant de se rendre en Catalogne pour le Grand Prix d'Espagne 2024 de F1, Max Verstappen a effectué un test privé avec la Red Bull RB18 de 2022 à Imola, ce mercredi. Ce type de tests n'est pas une nouveauté pour les écuries, qui réservent en général ces roulages à la préparation de jeunes pilotes ou encore pour des journées de tournage promotionnel.
Mais Imola présente un intérêt tout particulier pour Red Bull qui a semble-t-il surtout cherché à se confronter aux difficultés en matière de passage de vibreurs rencontrés avec la RB20 de cette année. La monoplace 2024, en raison de sa plateforme aérodynamique, s'accommode mal de réglages qui la rendent trop souple, ce qui a contribué à la rendre plus vulnérable sur des pistes comme Imola, Monaco et même Montréal.
Cette donne a beau ne pas être véritablement nouvelle, le rapproché effectué par la concurrence ces dernières semaines rend ce type de difficultés bien plus coûteux que lors des deux saisons précédentes. Aussi, le roulage d'Imola visait à aider Red Bull et Verstappen à obtenir une référence plus précise à la lumière de ses difficultés actuelles.
Organisé quelques semaines après la victoire sur le fil de Verstappen face à Lando Norris, ce test avec la monoplace 2022, qui ne semblait pas autant souffrir de ces passages de vibreur, a pour but de comprendre à quel point les difficultés de la RB20 sont profondes et s'il est possible de trouver une solution.
Verstappen avait remporté le GP d'Émilie-Romagne 2022 au volant de la RB18.
Verstappen avait remporté le GP d'Émilie-Romagne 2022 au volant de la RB18.
Photo de: Andy Hone / Motorsport Images
S'exprimant à propos du test, l'ingénieur en chef de Red Bull, Paul Monaghan, a expliqué : "Nous avons vraiment essayé de donner à Max une référence venant d'une voiture précédente. Lorsque vous essayez d'évaluer les forces et les faiblesses de la voiture actuelle, sa référence est la voiture actuelle. Et vous pourriez dire : 'Oh, eh bien, les années précédentes, c'était comme ci, c'était comme ça'."
"Mais était-ce vraiment le cas ? Parce que nous ne les avons pas faites rouler en même temps. En mettant cette voiture sur la piste, nous avons essayé de donner à Max une référence pour la juger, et il a été en mesure de nous donner des informations à ce sujet. Maintenant, c'est à nous de décider ce que nous allons en faire."
"Ses retours ne changeront pas en tant que tels, nous pouvons simplement lui donner une référence différente", a-t-il ajouté. "Les forces et les faiblesses des voitures dépendent de la façon dont nous les percevons."
"Nous pouvons évidemment juger par rapport à nos adversaires, mais nous mélangeons cela avec ses commentaires, les commentaires de Checo [Sergio Pérez], et nous disons 'OK, est-ce qu'on est bon ? Est-ce qu'on est mauvais ? Regardons les données, voyons s'il est juste de dire que nous sommes meilleurs ou pires que d'autres personnes. Quelle est sa perception ? Pourquoi l'affirme-t-il ? Et ensuite, que pouvons-nous faire à ce sujet ?"
Pour Marko, la victoire d'Imola 2024 est plus une question de pilote que de voiture.
Pour Marko, la victoire d'Imola 2024 est plus une question de pilote que de voiture.
Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images
Évoquant lui aussi ce test, le conseiller Red Bull Helmut Marko est également revenu sur le succès de Verstappen lors du dernier GP d'Émilie-Romagne : "À Imola, nous avons gagné, mais nous l'avons fait grâce à Max et à ses qualités. Nous avons eu de sérieux problèmes de comportement là-bas. Même avec une voiture plus ancienne, il est toujours utile de simuler les choses et de trouver quel était le problème là-bas avec les vibreurs et la maniabilité."
Le test d'Imola ne visait donc pas à trouver la solution miracle aux problèmes de la RB20, mais montre que Red Bull se saisit à bras-le-corps de cette question en faisant tout ce qui est possible pour trouver des solutions : "Si c'était facile [à résoudre], nous l'aurions peut-être déjà fait", a ajouté Monaghan. "Ce ne sera pas facile. Mais si je regarde les autres voitures, je constate qu'elles n'ont pas l'air de monter sur les vibreurs. Elles heurtent quelque chose et la voiture est projetée dans les airs. C'est la même chose pour nous."
"La question est de savoir si nous pouvons faire des progrès suffisamment importants pour être plus rapides que nos adversaires. C'est le défi, et nous ne savons pas comment y répondre. Nous devons simplement faire de notre mieux dans ce processus évolutif, course par course."
Avec Ronald Vording et Jonathan Noble
Lire aussi :
VIDÉO - La vie chez Ferrari - Interview exclusive avec Frédéric Vasseur