Législatives: Sandrine Rousseau "appellera" au désistement face au RN si besoin mais prône la gagne
La députée écologiste a assuré qu'elle "appelera" au désistement si besoin face au Rassemblement national mais assure que le Nouveau Front Populaire est "en mesure de gagner". "Il faut que nous arrivons en tête au premier tour", a-t-elle affirmé.
"Je ferai tout pour qu'il y ait le moins de députés RN, si cela passe par le désistement, j'appellerai au désistement", a déclaré ce samedi matin sur RMC Sandrine Rousseau dans la Matinale Week-end, qui rappelle toutefois "qu'il y a un premier tour" et que le Nouveau Front Populaire est "en mesure de gagner" ces élections législatives anticipées.
La députée sortante EELV de la 9e circonscription de Paris, candidate à sa réélection sous la bannière du Nouveau Front Populaire et investie par les Ecologistes, est revenu sur le programme chiffré du NFP, dévoilé vendredi. "On a une urgence sociale, ce programme y répond. C'est un rééquilibrage des pouvoirs d'achat [...] Les plus pauvres sont dans une forme de surive permanente", a dénoncé l'élue écologiste.
La députée écologiste Sandrine Rousseau, le 14 février sur le plateau de BFMTV-RMC.
"Redonner du pouvoir d'achat à ceux qui polluent le moins"
Sandrine Rousseau a justifié de "redonner du pouvoir d'achat à ceux qui polluent le moins". "C'est tout à fait compatible avec la transition écologique", a-t-elle assuré, ajotuant que le programme n'était pas "un programme de dégradation de dette publique mais d'équilibre pour les citoyens et les comptes".
La présentation de ce programme a déclenché de vives critiques au sein de la majorité présidentielle, notamment de la part du ministre de l'Economie mais aussi du Premier ministre Gabriel Attal. Celui-ci a fustigé une "broyeuse à classe moyenne, ce sont des hausses d'impôts sur la classe moyenne".
Outre le volet économique, le Président de la République s'est attaqué à plusieurs reprises sur le Nouveau Front Populaire évoquant notamment son programme "immigrationniste". Vendredi soir, lors de la Fête de la Musique, Emmanuel Macron a ainsi de nouveau renvoyé dos à dos le NFP et le RN, évoquant "des extrêmes".
"Emmanuel Macron ne me semble plus crédible pour parler de la France aujourd'hui"
"Nous ne sommes pas extrêmes", a répondu Sandrine Rousseau. "Ce discours qu'on comprend dans une stratégie de petite politique est extrêmement dangereux, cela brouille les limites". "Je suis vraiment attéré par ce type d'arguments et Emmanuel Macron n'est pas à la hauteur du moment depuis longtemps", a jugé la députée sortante de Paris.
"Quand les gilets jaunes sont allés sur les ronds-point pour demander du pouvoir d'achat, on leur a répondu par de la répression policière", a-t-elle rappellé, y voyant selon elle une "première cassure".
"Je ferai tout pour qu'il y ait le moins de députés RN"
Tandis que certains élus de la majorité ont clairement exprimé leur refus de voter NFP en cas de second tour opposant un candidat de l'union de la gauche face au RN, certains LR ont quand à eux assumé qu'ils voteraient pour le parti d'extrême droite, comme c'est le cas François-Xavier Bellamy, Sandrine Rousseau a martelé qu'elle "ferait tout ce qui est en son possible pour que Jordan Bardella n'arrive pas au pouvoir".
"S'il faut voter pour des candidats d'Emmanuel Macron, bien que je les trouve indigent sur leur ligne politique, oui je le ferai", a assuré Sandrine Rousseau. "Je ferai tout pour qu'il y ait le moins de députés RN, si cela passe par le désistement, j'appellerai au désistement", a-t-elle poursuivi.
"Nous sommes en mesure de gagner"
La candidate du NFP a toutefois souhaité rappeler qu"'il y avait un premier tour". "On ne l'entend pas assez mais nous sommes en mesure de gagner, tous les sondages nous mettent au touche à tout avec le RN, chaque voix va compter, il faut que nous arrivions en tête au premier tour", a-t-elle lancé, appellant les citoyens à aller voter. "C'est vraiment quelque chose d'historique qui est en train de se passer."
Questionnée sur qui ira à Matignon en cas de victoire, Sandrine Rousseau assume de ne pas "vouloir répondre à la question". "Il n'y a pas d'homme ou de femme providentiel". "On doit jouer le premier tour et ne pas mettre la charrue avant les boeufs", a-t-elle estimé.
La député sortante écologiste appelle à la "modestie face aux électeurs" et assure que le NFP s'entendra sur nom dès le 8 juillet.