Guerre en Ukraine. La Corée du Sud veut aider Kiev, Poutine menace Séoul… le point sur la nuit
Lors de sa tournée en Asie Vladimir Poutine a menacé de soutenir militairement la Corée du Nord, si la Corée du Sud fournit des armes à l'Ukraine.
La Corée du Sud a indiqué réfléchir au moyen d’aider l’Ukraine en lui fournissant des armes pour résister à l’avancée russe. Une annonce qui a déplu à Vladimir Poutine. Le président russe a répliqué en indiquant qu’il soutiendrait militairement Pyongyang si Séoul concrétisait son annonce. Retour sur les événements qui ont marqué la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juin 2024.
La Corée du Sud va étudier la possibilité de fournir des armes à l’Ukraine, a déclaré jeudi 20 juin 2024 un conseiller de la présidence à Séoul, une annonce survenue après que la Corée du Nord et la Russie ont signé un pacte sécuritaire prévoyant une défense conjointe en cas d’attaque contre l’un des deux pays.
Séoul est déterminé à répondre, en harmonie avec la communauté internationale, à tout acte qui menacerait sa sécurité, a déclaré lors d’un point de presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison bleue, Chang Ho-jin.
Si elle a fourni des équipements défensifs à l’Ukraine depuis le début de l’offensive lancée par la Russie, en février 2022, la Corée du Sud s’est jusqu’à présent gardé de livrer des armes à Kiev, en dépit des demandes du gouvernement ukrainien.
Dans un communiqué, Séoul a par ailleurs condamné le partenariat stratégique scellé cette semaine par le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un lors de la visite du premier nommé à Pyongyang.
Poutine menace Séoul
Le président russe Vladimir Poutine a menacé jeudi au Vietnam de « fournir des armes » à la Corée du Nord, tout en assurant que la fourniture d’armes par la Corée du Sud à l’Ukraine serait une « très grave erreur ».
« Nous nous réservons le droit de fournir des armes à d’autres parties du monde, en gardant à l’esprit nos accords avec la Corée du Nord, et je n’écarte pas cette possibilité », a déclaré M. Poutine devant la presse.
M. Poutine avait déjà menacé début juin de livrer des armes à des pays tiers, en réponse à la livraison d’armements occidentaux à l’Ukraine et à l’autorisation donnée à Kiev par les États-Unis et plusieurs pays européens de frapper le territoire russe avec les missiles occidentaux qui lui ont été livrés.
Les États-Unis ont qualifié d'« extrêmement préoccupants » ces propos du président russe, ajoutant que cela risquerait de « déstabiliser la péninsule coréenne ».
La Roumanie aide l’Ukraine
La Roumanie a annoncé jeudi l’envoi d’un système de défense antiaérienne Patriot à Kiev afin d’aider son voisin à se protéger contre les frappes russes, une décision saluée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’Otan.
Bucarest avait auparavant indiqué « faire don d’un système Patriot, devant la nette détérioration de la situation sécuritaire en Ukraine », selon un communiqué du Conseil supérieur de défense nationale.
En contrepartie, la Roumanie dit négocier avec ses partenaires de l’Otan, notamment les États-Unis, « pour obtenir un système similaire à même d’assurer la protection de son espace aérien » et trouver en attendant « une solution temporaire ».
Il serait « inacceptable de laisser la Roumanie sans moyen de défense aérienne », avait averti le président Klaus Iohannis début mai, à l’occasion d’une rencontre à Washington avec son homologue américain Joe Biden.
Dans un message publié sur X, M. Zelensky s’est dit « reconnaissant » envers la Roumanie. « Cette contribution cruciale renforcera notre bouclier aérien et nous aidera à mieux protéger notre population et nos infrastructures critiques contre le terrorisme aérien russe ».
Procès d’une Américano-Russe à Moscou
Le procès d’une Américaine d’origine russe a débuté jeudi à Ekaterinbourg. Celle-ci est accusée de trahison pour avoir effectué un don de 50 dollars à une organisation caritative ukrainienne.
Ksenia Karelina, une ballerine de 32 ans installée à Los Angeles (Californie), a été arrêtée en janvier alors qu’elle rendait visite à sa famille en Russie.
Le Service fédéral de sécurité russe l’accuse d’avoir « transféré de manière proactive des fonds » pour aider une organisation ukrainienne à acheter, entre autres, des armes et des munitions pour les forces armées ukrainiennes.
Le petit ami de Karelina a déclaré à la radion Voice of America qu’elle avait fait un don unique de 50 dollars à une organisation caritative ukrainienne.
Les États-Unis interdisent le logiciel Kaspersky
Washington a annoncé jeudi l’interdiction du logiciel russe antivirus Kaspersky aux États-Unis, ainsi qu’aux Américains ailleurs dans le monde. L’interdiction concerne également les filiales et entreprises liées à cette société.
« Kaspersky ne sera plus en mesure, entre autres activités, de vendre ses logiciels aux États-Unis ou de fournir des mises à jour aux logiciels déjà utilisés », a indiqué le département américain au Commerce dans un communiqué, précisant que certaines activités pourront cependant continuer à être menées jusqu’au 29 septembre, afin de donner aux clients le temps de trouver une alternative.