Le journaliste français Sébastien Farcis contraint de quitter l’Inde, son permis de travail pas renouvelé
Le journaliste français Sébastien Farcis contraint de quitter l’Inde, son permis de travail pas renouvelé
Le journaliste français Sébastien Farcis qui a dû quitter l’Inde après le refus soudain du renouvellement de son permis de travail dans ce pays où il exerce depuis treize ans a qualifié cette situation de « censure incompréhensible » et appelé ce jeudi 20 juin la France à « changer de ton ».
Twitter - Sébastien Farcis on Twitter / X
Sébastien Farcis, journaliste pour plusieurs médias francophones dont Radio France internationale (RFI), Radio France, « Libération » ainsi que des radios publiques suisses et belges, a fait part de son « profond choc », dans un communiqué publié depuis Paris. Il y explique être parti d’Inde en début de semaine après le refus du renouvellement de son permis de travail en mars, ce qui l’a privé de « tous revenus ».
«В Ce refus de permis arrive dans un contexte inquiГ©tant de restrictions croissantes au travail des journalistes Г©trangersВ В», a-t-il observГ©. Selon lui, « au moins cinq correspondants Г©trangers [ayant le statut de rГ©sident permanent Overseas Citizen of India] ont Г©tГ© interdits de travailler comme journalistes en moins de deux ansВ В». « Aucune raison n’a Г©tГ© fournie pour justifier cette interdiction de travail, malgrГ© les demandes formelles et rГ©pГ©tГ©es faites auprГЁs du ministГЁre [indien] de l’IntГ©rieurВ В», a-t-il Г©crit.
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«В Cette interdiction de travail […] m’a Г©tГ© communiquГ©e Г la veille des Г©lections lГ©gislatives indiennes, les plus grandes Г©lections dГ©mocratiques du monde, que je n’ai donc pas eu le droit de couvrir. Elle apparaГ®t donc comme une censure incomprГ©hensibleВ В», a expliquГ© SГ©bastien Farcis. Il a indiquГ© avoir soumis une nouvelle demande de permis de travail.
L’Inde 159ᵉ sur 180 sur la liberté de la presse
Marié à une ressortissante indienne, Sébastien Farcis a dit disposer du statut de résident permanent, qui permet de travailler et de vivre dans le pays sud asiatique, mais nécessite un permis spécial pour ce qui est notamment des activités journalistiques.
Le gouvernement du Premier ministre indien Narendra Modi est accusé de réprimer les médias indépendants. Son pays figure au 159e rang sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse établi annuellement par l’ONG Reporters sans Frontières (RSF).
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Invité sur France-Inter ce jeudi matin, le journaliste français a remercié l’ambassade de France pour son soutien sur place mais s’est étonné du manque de pression de Paris sur Delhi. « Peut-être que la France n’a pas le poids ou ne veut pas peser assez dans cela, la liberté d’expression qui est mise de plus en plus en danger en Inde », a interrogé l’ex-correspondant. « Pourquoi deux Français en deux mois ? Nous sommes l’un des meilleurs alliés de l’Inde. La France doit peut-être changer de ton, dire que ce n’est pas acceptable », a-t-il ajouté.
«В La SociГ©tГ© des Journalistes et du Personnel de “LibГ©ration” (SJPL) dГ©nonce cette mesure inadmissible et arbitraire qui interdit Г SГ©bastien Farcis d’exercer son travail. La SJPL apporte son soutien Г SГ©bastien Farcis et demande aux autoritГ©s indiennes de reconsidГ©rer cette dГ©cisionВ В», a rГ©agi la SociГ©tГ© des Journalistes et du Personnel de « LibГ©rationВ В».
Twitter - SJPL on Twitter / X
En février, la journaliste française Vanessa Dougnac a elle aussi quitté l’Inde après y avoir exercé durant une vingtaine d’années, les autorités indiennes l’ayant menacée d’expulsion pour des articles jugés « malveillants ». En avril, Avani Dias, journaliste pour le diffuseur australien ABC, a expliqué avoir vu sa demande d’extension de visa de journaliste refusée. Avani Dias a finalement reçu un visa temporaire moins d’un jour avant son départ prévu, mais a tout de même quitté le pays, expliquant qu’il lui était « trop difficile » de faire son travail en Inde.