Un électeur réclame qu’Emmanuel Macron "ferme sa gueule" : "Il doit apprendre la discrétion"
Gabriel Attal a été interpellé par un habitant du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) ce lundi, par un habitant réclamant qu’Emmanuel Macron "ferme sa gueule" dans cette campagne des législatives. Pour Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences-Po Paris, le président de la République a intérêt à se montrer discret.
Emmanuel Macron et Gabriel Attal, le 17 mai 2024
Emmanuel Macron est-il trop présent pendant cette campagne des législatives? Faut-il qu'il s'efface? C'est en tout cas ce qu'ont l'air de penser certains Français... Alors que Gabriel Attal était en déplacement au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) pour soutenir le député sortant de Renaissance dans cette circonscription (Mathieu Lefèvre), un habitant l'a interpellé en lui demandant de dire à Emmanuel Macron "de fermer sa gueule". Gabriel Attal lui a alors répondu que c'était une élection... pour nommer le futur Premier ministre.
Et ce n'est pas la première fois que le Premier ministre entend ce genre de discours. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), jeudi dernier, en échangeant avec les habitants, un homme avait déjà exprimé ce rejet face à Gabriel Attal, jugeant la place d’Emmanuel Macron trop importante dans cette campagne. "Vous savez, vous n'avez pas la bonne image du président de la République", lui avait expliqué un électeur. "Vous votez pour élire le prochain premier ministre", avait déjà répondu le locataire de Matignon.
Pour Emmanuel Macron, "il en va de la survie de son camp"
Sans aller aussi loin, des proches d'Emmanuel Macron l'appelaient aussi à la discrétion, comme François Bayrou ou Edouard Philippe, qui le considèrent "trop investi" dans cette campagne. Professeur de communication politique à Sciences-Po Paris, Philippe Moreau-Chevrolet est plutôt d'accord: "Là, ce qu'il se passe, c'est que plus personne n'a envie de l'écouter puisqu'il est à l'origine de tout ça. On lui on veut quelque part de cette décision".
Alors pour lui, les interventions d’Emmanuel Macron desservent sa cause. "Il faut que le chef de l'Etat apprenne la discrétion et le silence. C'est un exercice difficile pour lui parce qu'il aime bien être au centre de l'attention. Mais là, il en va de la survie de son camp", souligne Philippe Moreau-Chevrolet. Et pour lui, il est certain que Renaissance se porterait bien mieux si on voyait davantage Gabriel Attal.
Certains candidats de la majorité ont donc décidé de se passer de la photo d’Emmanuel Macron sur leurs affiches de campagne. "La meilleure stratégie, c'est de faire campagne sur notre nom, notre bilan, assure sur RMC Olga Givernet, députée sortante de l'Ain et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Les députés ont un bilan, ont voté des lois et se sont ensuite saisi des dispositifs d'état pour faire avancer les sujets sur leurs territoires."