Guerre en Ukraine : pour la première fois, des armes américaines auraient été utilisées pour frapper la Russie
Le M142 HIMARS (pour High Mobility Artillery Rocket System) est un lance-roquettes mobile monté sur un camion.
Un nouveau tabou est tombé, et les Ukrainiens n’ont pas attendu longtemps avant d’en profiter. En difficulté sur toute la ligne de front, l’armée ukrainienne a reçu le feu vert tant attendu du président américain Joe Biden pour frapper la Russie avec des armes américaines.
Les médias ukrainiens rapportent en effet qu’une frappe d’Himars, un lance-roquettes multiple souvent utilisé avec des missiles guidés de 80 km de portée, a touché un système de défense antiaérien russe de type S-300 ou S-400 dans la région de Belgorod. «L'armée ukrainienne a confirmé lundi que des frappes transfrontalières avaient eu lieu et que des cibles militaires avaient été touchées», rapporte le Kiyv Post.
Plusieurs chaînes Telegram ukrainiennes ont publié de leur côté des images de la cible en feu. La chaîne Telegram russe Astra a quant à elle confirmé qu’une attaque avait bien eu lieu dans l’oblast de Belgorod, dans le secteur de la ville de Korotcha précisément, à 57 km au nord-est de Belgorod, dans la matinée du 2 juin.
«Plusieurs équipements militaires ont subi un incendie», rapporte la chaîne qui ajoute qu’une personne est morte et que plusieurs militaires ont été blessés. «Les forces armées ukrainiennes lancent des frappes depuis les Himars à l'arrière de nos troupes. Notre système de défense aérienne dans la région de Belgorod a été touché», a aussi fait savoir le blogueur russe Dva Mayora qui fait également état de frappes de drones dans la région.
Le Kiyv Post rapporte aussi qu’une batterie russe de missiles semi-balistiques Iskander (sol-sol) aurait pu être touchée dans le parc industriel de la ville frontalière de Shebekino, à une trentaine de kilomètres de Belgorod.
Restrictions
Jusque-là, l’Ukraine utilisait ses propres systèmes de tirs et surtout ses drones pour toucher le territoire russe. Aujourd’hui, elle peut compter sur les puissants armements des pays occidentaux qui ont tous donné un à un leur autorisation pour toucher la Russie, avec quelques restrictions cependant. L’Ukraine ne doit pas utiliser les missiles de longue portée Atacms et elle doit se concentrer sur la région de Belgorod sans cibler trop en profondeur le territoire russe.
Kiev espère néanmoins convaincre ses alliés de lui accorder plus de liberté. «Il ne s'agit pas d'une autorisation à 100%. Il y a des règles à respecter», a fait savoir le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, au cours d'une conférence de presse lundi tout en promettant «travailler sur l’élargissement de son application».
La Russie pilonne quotidiennement la région de Kharkiv dans laquelle elle a lancé une nouvelle offensive au mois de mai. Moscou utilise notamment des bombes guidées larguées d'avions à partir de l'espace aérien russe, hors de portée des armes ukrainiennes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répété dimanche que le seul moyen d’y mettre fin était de pouvoir utiliser les armes occidentales de portée supérieure, notamment pour cibler les bases aériennes russes, se disant reconnaissant du feu vert accordé par ses alliés mais le jugeant encore «insuffisant».