Pourquoi la baguette tradition coûte-t-elle désormais 1,40 euro en moyenne chez votre boulanger ?
Pourquoi le prix de la baguette tradition est désormais en moyenne affiché à 1,40 euro ?
Libre depuis 1987, le prix de la baguette a fortement évolué ces dernières années. Une augmentation qui s’explique par la hausse de différents postes de dépenses.
Vous l’avez sans doute remarqué si vous achetez votre baguette tradition chaque jour à la boulangerie : son prix a quelque peu augmenté. En cette période de pouvoir d’achat en berne, et même si l’inflation reflue, quelques centimes au quotidien peuvent faire mal au porte-monnaie. Selon les chiffres recueillis par Ouest-France, le prix moyen d’une baguette classique est d’un euro. Pour une baguette tradition, il faut compter 1,40 euro. Un tarif qui s’explique de façon précise, selon la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBP).
Pourtant, en dix ans, une baguette classique a augmenté de quinze centimes d’euros. Celui de la baguette tradition a évolué dans le même temps de trente centimes. Pour bien comprendre, il faut disséquer tous les coûts liés à la baguette. Les matières premières, notamment la farine dont la tonne a été divisée par deux en un an, représentent 24% du prix de la baguette. Les impôts, loyers et investissements correspondent à 16%, l’énergie 6%, l’emballage 2%, quand le boulanger fait une marge en général de 10%.
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La masse salariale ne cesse d’évoluer
Mais le plus gros poste de dépense reste la masse salariale (42%). «Cette répartition varie. Un sandwich du midi sera souvent plus rentable qu’une baguette», indique auprès de Ouest-France Dominique Anract, président de la CNBP et propriétaire d’une boutique dans le XVIe arrondissement de Paris. Le prix des baguettes diffère donc selon les régions puisque les impôts et loyers peuvent être plus chers dans les grandes villes. Mais le prix a une importance pour les clients, qui sont toujours plus de la moitié à se rendre dans des commerces de proximité pour acheter du pain.
Cependant, des chaînes comme Ange, Paul, Firmin, Marie Blachère, La Mie câline, etc. gagnent sans cesse des parts de marché et proposent du pain à un prix défiant toute concurrence. Le coût lié aux salaires peut paraître élevé, mais la filière a du mal à recruter. Selon Dominique Anract, il manque 9 000 boulangers en France, mais aussi 16 000 pâtissiers et 4 000 vendeurs. Le tout pour satisfaire les douze millions de clients quotidiens.
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Les Français attachés à la qualité du produit
Alors, certains artisans doivent mettre la main à la poche, comme cette propriétaire de cinq boulangeries en Eure-et-Loir, dans la Sarthe et en Mayenne qui avouait à Ouest-France en juillet dernier avoir dû «augmenter ses 85 salariés au-dessus des rémunérations de la convention» et devoir même proposer un treizième mois et créer un comité d’entreprise. Des investissements qui ont un coût, et qui se répercutent sur le produit fini que paient les clients. Mais ces derniers restent attachés à la «qualité du produit», «à la transparence» sur la provenance des ingrédients et «au fait maison». C’est ce qui ressort d’une étude de la CNBP.