Israël : la mère de l’otage libérée Noa Argamani est décédée
La jeune femme de 26 ans avait pu retrouver sa famille lors de sa libération, avant de prendre rapidement le chemin de l'hôpital où sa mère était en convalescence. Israeli Army/Handout via REUTERS
Elles avaient pu être réunies in extremis. La mère de Noa Argamani, une otage israélienne capturée le 7 octobre par le Hamas et libérée au début du mois, a succombé à un cancer contre lequel elle se battait depuis plusieurs années. Sa fille a pu se rendre à son chevet après son retour de captivité dans la bande de Gaza, bénéficiant ainsi de quelques précieux jours à ses côtés avant qu’elle ne s’éteigne.
«Ã‚ Nous sommes dévastés d’annoncer que Liora Argamani, la mère de l’otage libérée Noa Argamani, est décédée àla suite d’une intense bataille contre le cancer », a indiqué sur X le compte officiel de l’État d’Israël, joignant une photo de la mère et de la fille souriantes. « Nos cÅ“urs sont avec Noa et Yaakov Argamani », le père de la jeune femme, ajoute le message. « Que le souvenir de Liora soit une bénédiction. »
Cette Sino-Israélienne de 61 ans se trouvait en phase terminale d’un cancer du cerveau contre lequel elle se battait depuis plus de trois ans, selon les médias israéliens. « Liora a passé ses derniers jours aux côtés de sa fille Noa, qui est revenue de captivité, et aux côtés de sa famille proche », a indiqué dans un communiqué le centre médical Sourasky de Tel Aviv, où elle était hospitalisée, cité notamment par Kan, la chaîne du service public israélien. « La famille a demandé que son intimité soit respectée pendant ces moments difficiles », a ajouté l’hôpital, d’après le journal The Jerusalem Post.
« Ma mère est-elle vivante ? »
Malgré la maladie, qui l’avait considérablement affaiblie, Liora Argamani s’était battue pendant les huit mois de captivité de sa fille de 26 ans pour demander son retour, craignant de mourir avant d’avoir pu la revoir. Elle est allée jusqu’à écrire elle-même des lettres au président américain Joe Biden pour implorer son aide.
«Ã‚ Je ne sais pas combien de temps il me reste et je souhaite avoir la chance de revoir ma Noa, àla maison », avait-elle notamment déclaré dans une vidéo adressée àsa fille le 30 novembre dernier, lorsque de premiers otages avaient été libérés lors d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. « Si je n’ai pas la chance de te revoir, sache que je t’aime énormément et que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour te faire libérer. Le monde entier t’aime. »
Noa Argamani était devenue l’un des visages de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, après avoir été filmée en pleurs, implorant un groupe d’hommes en train de l’enlever à moto de l’épargner, alors qu’elle participait au festival de musique électro Nova. Elle avait été libérée aux côtés de quatre autres otages le 8 juin dernier par l’armée israélienne lors d’une « opération spéciale difficile de jour à Nousseirat », au centre de la bande de Gaza.
Ses premiers mots ont été « Ma mère est-elle vivante ? », selon les soldats de l’unité qui l’ont sauvée, cités par le média Kan. Quelques heures plus tard, elle a pu se rendre au chevet de Liora Argamani, dont l’état de santé s’était largement dégradé pendant la détention de sa fille. Il était devenu « compliqué et difficile », avait déclaré lors de la libération de l’otage Ronni Gamzu, le directeur général de l’hôpital, à Reuters. « Depuis huit mois, nous essayons de la maintenir dans un état qui lui permette de communiquer », avait-il indiqué.
Noa Argamani avait pris la parole pour la première fois depuis sa captivité samedi dernier. « Étant enfant unique et enfant d’une mère atteinte d’une maladie en phase terminale, ma plus grande inquiétude en captivité était pour mes parents. C’est un grand privilège d’être aux côtés de ma mère après huit mois d’incertitude », avait-elle notamment déclaré.
Elle avait aussi appelé au retour des quelque 120 personnes toujours détenues dans la bande de Gaza. Son petit ami Avinatan, un ingénieur de 30 ans, se trouve toujours aux mains du Hamas dans l’enclave palestinienne. « Bien que je sois à la maison maintenant, il est impossible d’oublier ceux qui ne le sont pas encore », avait déclaré la jeune femme.