Tensions Israël-Hezbollah : la propagation au Liban de la guerre serait « potentiellement apocalyptique », selon l’ONU
Un bombardement israélien sur le village de Khiam dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 26 juin 2024. AFP/Rabih Daher
Le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a prévenu mercredi qu’une extension au Liban de la guerre livrée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza serait « potentiellement apocalyptique ».
«Ã‚ Je vois cela comme l’étincelle qui mettra le feu aux poudres… C’est potentiellement apocalyptique », a mis en garde àGenève devant des journalistes Martin Griffiths, dont le mandat se termine àla fin du mois.
Même si les échanges de tirs ont baissé d’intensité ces derniers jours, une escalade la semaine dernière des attaques de part et d’autre de la frontière et des menaces échangées entre Israël et le Hezbollah, un mouvement islamiste qui exerce une influence prépondérante au Liban, ont fait craindre une nouvelle guerre.
« Nous devons nous préparer à tous les scénarios possibles »
«Ã‚ Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient », a averti le secrétaire américain àla Défense, Lloyd Austin, en recevant mardi son homologue israélien, Yoav Gallant, àWashington. « Nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir àun accord, mais nous devons également nous préparer àtous les scénarios possibles », a-t-il ajouté.
Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a averti « qu’aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, au lendemain d’une annonce de l’armée israélienne selon laquelle « des plans opérationnels pour une offensive au Liban » avaient été « validés ».
Quatre jours plus tard, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a annoncé que la phase « intense » des combats touchait à sa fin dans la bande de Gaza, affirmant qu’ensuite, Israël pourrait « redéployer certaines forces vers le nord », à la frontière avec le Liban, « à des fins défensives ».
Le Canada appelle ses ressortissants à quitter le Liban
«Ã‚ Il semble qu’Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse », a accusé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, mercredi. Parlant de « situation imprévisible », le Canada a de son côté appelé ses ressortissants àquitter au plus vite le Liban.
Le Hezbollah a ouvert le front avec Israël en soutien au Hamas au lendemain de l’attaque menée par le mouvement palestinien, le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.
En représailles, Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu’à présent 37 718 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas.