"Ils se font insulter voire agresser": à Lyon, des habitants pris à partie par les touristes des traboules
Le quartier du Vieux-Lyon est régulièrement victime de surtourisme, à l'occasion de la période estivale. Les habitants des traboules en font quotidiennement les frais. Frédéric Auria, président de l'association "renaissance du Vieux-Lyon", a exposé quelques solutions au micro de BFM Lyon.
"On s'est battu pour développer le tourisme et rendre ce quartier attrayant alors qu'il ne l'était pas du tout jusque dans les années 1960 voire 1980", a affirmé Frédéric Auria, président de l'association "renaissance du Vieux-Lyon" ce vendredi 28 juin sur BFM Lyon.
Les traboules sont des cours d'immeubles caractéristiques de Lyon. Certaines sont ouvertes au public grâce à des conventions signées avec la ville.
Mais "elles ne sont pas assez nombreuses", selon Frédéric Auria, à être accessibles aux touristes. Sur 600 traboules, 50 sont conventionnées avec la ville et en réalité, "deux sont de vraies traboules dans le Vieux-Lyon", a-t-il assuré. Ainsi, il y a une "surfréquentation sur ces endroits précis". Pas de comptage à l'entrée des traboules, mais parfois "des milliers de personnes" chaque jour, selon lui.
Les traboules de Lyon, le 2 mai 2024.
"Insulter voire agresser"
Même si les traboules sont conventionnées par la ville, elles restent aux mains des propriétaires. "L'espace public, c'est la rue. Dès que vous franchissez une porte, vous êtes évidemment chez quelqu'un donc toutes les traboules et les cours, ce sont des parties privatives."
Impossible donc pour les habitants d'échapper aux nuisances. "Quand il y a de grands groupes, le problème c'est l'encombrement et le bruit en continu, notamment avec les jeux de piste ou les enterrements de vie de garçon, qui fait que c'est difficile à vivre. ll y a aussi les déchets", a avancé Frédéric Auria.
Et au-delà de cela, "un vrai problème de comportement et des incivilités". "Les gens se font interpeller, ils mettent quatre minutes pour rentrer chez eux ou quand ils font une remarque, ils se font insulter voire agresser", a-t-il dénoncé. Celui-ci nuance cependant en disant que cela reste "très localisé" à quelques endroits.
Répartir les flux de touristes
Face à ce surtourisme, un dispositif de médiation estival a donc été mis en place cette semaine pour réguler les flux touristiques dans le Vieux-Lyon. Première mesure sur la table, l'ouverture de davantage de traboules pour que "les gens ne se précipitent pas sur les deux ou trois qui posent problème". Ainsi, une ouvrira pour la saison prochaine et deux pour la saison d'après sur la rue Saint-Jean. "On espère bien que cela va permettre de faire baisser la pression", a déclaré le président de l'association.
Autre solution, une carte postale distribuée par les médiateurs pour rappeler où sont situées les parties privatives et des conseils comme le fait d'être silencieux et de ne pas stationner à proximité.
L'enjeu est aussi de "mieux répartir" les touristes, en les amenant "ailleurs que dans le Vieux-Lyon". Un nouveau plan de la ville est en train d'être conçu. "Il y aura d'un côté, le Vieux-Lyon et de l'autre côté, la Croix Rousse pour bien sensibiliser les gens au fait qu'il n'y a pas que deux traboules dans toute la ville. Il faut que l'on travaille à une signalétique qui permette de guider les gens et de répartir les flux", certifie Frédéric Auria.
Le vrai enjeu, selon lui, reste "l'éducation des gens et les sensibiliser au fait qu'il faut être silencieux et respectueux", conclut-il.