Soldes d'été: la météo pluvieuse a-t-elle refroidi les consommateurs?
Les soldes d'été débutent ce mercredi. (Illustration)
Cela ne vous aura sûrement pas échappé, le temps pluvieux s'est particulièrement imposé ces derniers mois sur une grande partie du territoire. Et au grand dam des acteurs du secteur de la mode, les précipitations records (4e printemps le plus pluvieux selon MétéoFrance) ont éloigné les consommateurs des boutiques. Alors que les soldes d'été débutent ce mercredi 26 juin, les commerçants ont accumulé un retard non négligeable vis-à-vis de leurs projections.
Interrogé par la rédaction de BFM Business, Yohann Petiot, le directeur général de l'Alliance du commerce, l'association réunissant les principales enseignes de l'habillement, a souligné que plusieurs notes d'appréhension subsistent chez de nombreux acteurs du secteur.
Nous avons pris pas mal de retard sur le marché ces derniers mois. Entre janvier et fin mai 2024, notre chiffre d'affaires a connu une baisse de -3% en magasins et de -5% sur la vente en ligne (...) Les pluies incessantes n'ont pas incité les Français à renouveler leur garde-robe, déplore-t-il.
Il faut dire que les enseignes françaises ne partent pas du bon pied. Toujours selon l'Alliance du commerce, le secteur avait déjà perdu 3,5% de sa valeur en 2023 par rapport à l'année 2022.
Pour rappel, les soldes d'été de l'année 2023 ne s'étaient pas révélés très concluants. Après quatre semaines de soldes, Retail Intelligence avait relevé une baisse de 1% du chiffre d'affaires des commerçants par rapport l'année précédente.
Un contexte peu avantageux
Si les consommateurs ont tendance à bouder les enseignes et les commerces, c'est également en raison d'une situation économique qui peine à reprendre des couleurs, sans compter le développement rapide de la mode de seconde main.
Michaël Korchia, professeur et chercheur en marketing chez Kedge Business School indique à BFM Business qu'il il y a "une certaine anxiété chez les personnes présentes sur le territoire français et chez les Français".
L'anxiété a toujours un impact sur la consommation. L'horizon politique étant incertain, les consommateurs n'ont pas envie de dépenser leur argent, précise le spécialiste.
De son côté, Yohann Petiot ajoute que "depuis l'été dernier, nous restons dans une contrainte de pouvoir d'achat, tout en sachant qu'il n'y a pas encore eu de recul des prix".
En ce qui concerne le contexte politique, il est difficile de prévoir. Mais ce qui est sûr, c’est que les tensions relatives au pouvoir d’achat peuvent avoir un effet sur la consommation. Néanmoins, l’habillement reste évidemment beaucoup moins problématique que l’achat d’un logement ou de biens plus onéreux, avance-t-il.
Malgré les incertitudes, Yohann Petiot se permet tout de même de garder une petite touche d'optimisme en précisant que les soldes d'été restent un événement très attendu, "aussi bien pour les clients que pour le secteur".
Désormais, reste à savoir si l'amélioration des tendances météo profitera aux commerçants et permettra d'amortir les difficultés économiques accumulées au fil des mois.