Ukraine: attaque de missiles de croisière russes sur Odessa
Un pompier tente d'éteindre l'incendie provoqué par l'attaque des missiles de croisière, le 24 juin 2024, à Odessa.
Ce lundi 24 juin, la cité méridionale ukrainienne d'Odessa a été attaquée par des missiles de croisière russe, faisant quatre blessés et provoquant un important incendie sur « 3 000 m2 », selon les autorités locales. Le point sur la guerre en Ukraine.
Ce 24 juin au matin, « les occupants russes ont attaqué la région d'Odessa avec deux missiles de croisière, visiblement, de type Iskander-K », a indiqué le commandement militaire aérien de la région Sud sur la messagerie Telegram. Le gouverneur de la région, Oleg Kiper, a expliqué à la télévision ukrainienne qu'un « incendie s'est déclaré sur une surface de 3 000 mètres carrés » et que les « pompiers s'efforcent actuellement d'empêcher le feu de se propager à l'ensemble du bâtiment ».
« Jusqu'à présent, nous avons connaissance de quatre blessés. Un homme de 48 ans a également consulté un médecin pour une blessure au bras », a encore indiqué Oleg Kiper sur Telegram. Une grande colonne de fumée s'élevait lundi matin d'une zone industrielle située non loin du centre, selon un journaliste de l'AFP sur place et la télévision nationale ukrainienne. Les images montrent un bâtiment de tôle calciné dont la devanture a été soufflée par une explosion.
« Infrastructure civile »
« Un entrepôt a été détruit », a précisé sur ses réseaux sociaux le commandement militaire de la région, affirmant qu'il s'agissait d'une « infrastructure civile ». L'attaque russe a « touché des infrastructures civiles à Odessa. Les sauveteurs et les services d'urgence travaillent sur place », a, pour sa part, déclaré le maire de la ville, Guennadiï Troukhanov, sur Telegram. Ville portuaire de la mer Noire vitale pour les exportations de l'Ukraine, Odessa est régulièrement visée par des missiles et drones de Moscou.
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Dans la région de Kherson voisine, un homme de 40 ans a été tué dans la localité de Stepanivka bombardée par « les forces russes », selon le chef de l'administration militaire de la zone, expliquant que deux autres personnes ont été blessés. Dans le nord du pays, deux personnes ont péri après qu'une « voiture a heurté une mine antichar », selon le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov. Les forces russes continuent d'être à l'offensive dans l'Est, à la faveur d'un manque d'hommes et de munitions de Kiev.
Gaz irritant interdit
«Ã‚ La bataille pour Novooleksandrivka se poursuit », non loin d'Avdiïvka, a rappelé l'état-major ukrainien, alors que Moscou continue de grignoter du territoire après la chute de cette ville minière en février. « Deux attaques ont été repoussées » dans le secteur de Toretsk, a ajouté cette source.
La Russie a intensifié ses attaques à l'aide de gaz lacrymogène détourné de son utilisation première, a affirmé, ce lundi 24 juin, l'armée ukrainienne, qui a recensé 715 attaques de ce type pour le seul mois de mai. Le mode opératoire serait le largage par drone de « grenades K-51 et RG-VO », normalement utilisées par les forces de l'ordre pour disperser les émeutes, selon la même source. « 215 soldats » ukrainiens ont, le mois dernier, fait des visites dans des « institutions médicales » et présentaient des « symptômes de dommages chimiques de gravité variable », est-il également indiqué.
Attaque ukrainienne en Crimée
Le Kremlin a menacé lundi les États-Unis de « conséquences », au lendemain d'une frappe ukrainienne en Crimée, menée selon Moscou à l'aide d'un missile américain, et a accusé les Occidentaux de « tuer des enfants russes ». Selon l'armée russe, cinq missiles ATACMS ont été tirés par les forces ukrainiennes le 23 juin et quatre auraient été détruit en vol près de Sébastopol, ville portuaire abritant la flotte russe de la mer Noire. Le gouverneur local a indiqué que des débris des missiles interceptés étaient retombés « sur les zones côtières ». Au moins quatre morts ont été recensés, dont deux enfants, et plus de 150 personnes ont été blessés, selon les autorités locales mises en place par la Russie.
Moscou considère la Crimée comme sienne depuis son annexion en 2014. Celle-ci a été dénoncée par l'écrasante majorité de la communauté internationale et n'est pas reconnue par des alliés de la Russie comme la Chine.
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