Législatives en France : enquête ouverte pour « manœuvre frauduleuse » par un candidat
Image prétexte.
Un « usurpateur » qui serait candidat aux législatives dans la première circonscription des Ardennes pour « diviser les voix du RN » le tout « dans la plus totale illégalité ». Ce sont les mots de Flavien Termet, le candidat investi par le Rassemblement national dans le secteur. Celui-ci a porté plainte alors qu’un candidat, qui se présente sous le nom d’usage de Christian Charvet, utilise le logo du parti sur ses bulletins de vote.
Selon L’Ardennais, ce candidat mystère que personne n’a aperçu en campagne dans la zone, serait en fait Hugues Sion : candidat FN à la mairie de Lens en 2014, exclu du parti en 2017 pour avoir présenté une liste dissidente aux législatives, puis candidat Reconquête ! dans la 5e circonscription du Nord en 2022.
Parti (ou viré) de Reconquête après des publications homophobes sur X
Un parti dont il aurait été exclu pour des sorties homophobes sur les réseaux sociaux, selon un cadre nordiste. André Demeester, qui fut responsable Reconquête dans le Nord avant de démissionner ces derniers jours, indique de son côté qu’Hugues Sion « a préféré se mettre en retrait pour garder sa parole libre ».
Selon L’Ardennais, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Charleville-Mézières jeudi pour « manœuvre frauduleuse » dans le cadre de la campagne électorale. Les investigations ont été confiées à la Brigade de recherches de Sedan. Le délit est puni jusqu’à un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende.
Hugues Sion nie les faits et menace de poursuites
L’affaire a provoqué la colère de Marine Le Pen. Toujours dans L’Ardennais, la députée du Pas-de-Calais redoute que l’électeur ardennais soit « dans l’impossibilité de distinguer qui est le vrai du faux candidat de notre parti ». Pour elle, « la manœuvre frauduleuse est totalement caractérisée ». Elle avait aussi décrit Hugues Sion comme un « garçon déséquilibré » qu’elle avait elle-même exclu du parti en 2017.
Contacté par La Voix du Nord mercredi, Hugues Sion avait nié être impliqué. « Je ne sais pas qui est la personne qui est venue déposer sa candidature à la préfecture de Charleville-Mézières et avec quels faux papiers mais ce qui est sûr c’est que le préfet qui a rendu public des documents confidentiels au mépris de la loi s’est bien fait manipuler. Sans excuses de la part des journalistes et de Madame Le Pen, je porterai plainte pour atteinte à la réputation », avait-il assuré.