La soprano belge Jodie Devos est morte à l’âge de 35 ans

La soprano belge Jodie Devos est morte à l’âge de 35 ans

L'une des artistes lyriques les plus talentueuses de sa génération s'est éteinte. Jodie Devos, soprano belge renommée à l'échelle internationale, est décédée à Paris ce dimanche 16 juin. Elle a succombé à un cancer du sein, comme l'a annoncé l'agence Intermezzo, qui gérait sa carrière depuis 2016. Elle avait 35 ans.

«Ã‚ Je n'aurai pas assez d'une vie », confiait-elle en novembre 2021 dans un grand entretien à Opéra Magazine. Quand elle parlait de ses nombreux projets à venir ? partager son savoir, créer des spectacles, organiser des événements ? elle le faisait avec une passion et un désir de vivre qui lui étaient si caractéristiques. Sa disparition laisse la communauté lyrique francophone et tous les amateurs de musique dans un état de choc.

Née le 10 octobre 1988 à Libramont, en Belgique, Jodie Devos a découvert sa passion pour le chant dans des chorales dès l'âge de 5 ans. Elle a fait de sa passion un métier en étudiant d'abord à l'Institut de Musique et de Pédagogie de Namur, puis à la Royal Academy of Music de Londres. Elle était prévue pour interpréter un rôle dans l'opéra L'Olimpiade d'Antonio Vivaldi au théâtre des Champs-Élysées à Paris, à partir du 20 juin.

Un engagement particulier pour l'opéra français

La soprano avait brillé sur de nombreuses scènes à travers l'Europe, ainsi qu'à Bombay et à Québec. Depuis sa victoire au Concours Reine Élisabeth, où elle avait remporté non seulement le deuxième prix mais aussi le Prix du public, son talent pour la colorature aux notes stratosphériques et sa bonne humeur contagieuse avaient conquis les scènes françaises.

À LIRE AUSSI L'incroyable histoire de « La Vie parisienne » Elle avait particulièrement marqué son engagement pour l'opéra français, devenant une spécialiste admirée du répertoire d'Offenbach, qu'elle avait magnifiquement représenté. Avec une voix agile et une passion palpable, elle jonglait avec facilité entre les acrobaties vocales les plus audacieuses et une mélancolie douce et captivante.

L'ancienne académicienne de l'Opéra-Comique avait un grand c?ur envers les jeunes talents. Elle avait rapidement apporté son soutien au Fonds Unisson, créé pendant la pandémie de Covid-19, pour aider les jeunes chanteurs lyriques qui se trouvaient privés de scènes.

C'est justement durant cette période de rythme de travail effréné que la chanteuse avait ressenti le besoin de faire une pause. « Je me suis rendu compte que pendant six ans, je n'avais pas arrêté une seule seconde et que je commençais un peu à saturer », avait-elle confié au Soir.