« Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes » : Emmanuel Macron « ravi » après la dissolution de l’Assemblée
Le coup de poker de l’Elysée reposait sur l’idée que la gauche se présenterait en ordre dispersé.
Au lendemain d’une annonce qui a surpris tout le monde, même dans son propre camp, Emmanuel Macron était à Oradour-sur-Glane. Celui qui venait d’annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale après les résultats des élections européennes et la large victoire de l’extrême droite se recueillait dans ce village de Haute-Vienne où le 10 juin 1944, la population a été massacrée par les nazis, rapporte La Voix du Nord.
« On va voir comment ils s’en sortent… »
Ce lundi 10 juin, durant les commémorations, Emmanuel Macron échange brièvement avec un grand patron, proche de l’Elysée. Leurs propos sont rapportés dans un article du journal Le Monde, publié ce vendredi. « Ça va, pas trop dures, ces journées ? », a demandé l’entrepreneur. « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant, on va voir comment ils s’en sortent », a répondu Emmanuel Macron.
Interrogée ce samedi matin sur les propos tenus par le président de la République, Marine Tondelier n’a pas mâché ses mots. « C’est une honte », a lancé la secrétaire générale des Verts. « Oradour-sur-Glane, c’est 643 morts, des hommes, des femmes, des enfants, assassinés dans des circonstances terribles », a-t-elle rappelé.
«Ã‚ Les hommes, on leur a tiré dessus dans les jambes avant de mettre le feu àleur corps, pour qu’ils brûlent vifs. Je ne sais pas si vous imaginez le cynisme d’Emmanuel Macron, qui était làpour se recueillir pour les 80 ans de ce massacre. (…) Si n’importe quel candidat aux législatives de France avait dit ça, on ne parlerait que de ça, on exigerait sa démission. La moindre des choses, c’est qu’il s’excuse, qu’il s’excuse vite. Le cynisme et les calculs électoraux n’excusent pas tout », a ajouté Marine Tondelier.