Frappes sur une plage de Crimée : que faisaient tous ces touristes russes dans une zone de guerre ?

frappes sur une plage de crimée : que faisaient tous ces touristes russes dans une zone de guerre ?

Bain estival pour des touristes russes en Crimée annexée, à quelques kilomètres du pont de Kertch (en arrière plan).

Les autorités russes ont déploré des morts civiles après que de supposés débris d'ATACMS ukrainiens soient tombés sur une plage bondée en Crimée occupée. Un drame qui interroge sur la présence de milliers de touristes russes dans une zone régulièrement ciblée par Kiev.

Le bilan a été revu légèrement à la baisse après l'attaque dimanche 23 juin de supposés missiles balistiques ukrainiens sur une plage de Sébastopol, dans la péninsule de Crimée annexée par la Russie. Selon le gouverneur installé par Moscou, les autorités déplorent quatre décès, dont deux enfants. Au total, 151 personnes ont eu besoin de soins médicaux, et 82 ont été hospitalisés, a-t-il déclaré sur sa chaîne Telegram, selon l'AFP.

Des vidéos, publiées par des médias russes puis diffusées sur les réseaux sociaux, montrent une scène d'apocalypse sur une plage bondée, où les touristes et habitants en maillot de bain fuient la chute de projectiles. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier l’authenticité des images.

L’armée ukrainienne "a frappé Sébastopol en plein jour avec des missiles balistiques à sous-munitions", a réagi Vladimir Poutine. Selon lui, des "débris" de missiles abattus sont "tombés sur les zones côtières".

Les États-Unis pointés du doigt

Selon l'armée russe, cinq missiles ATACMS avaient initialement été envoyés par les forces ukrainiennes, dont quatre ont été "interceptés". Côté ukrainien, certains observateurs démentent l'utilisation de ces armes de longue portée.

Immédiatement, Moscou a pointé la responsabilité des États-Unis, qui ont donné leur aval partiel pour l'utilisation d'armes américaines sur le sol russe – mais n'ont pas émis de réserve pour la Crimée, considérée par le droit international comme ukrainienne.

Selon des observateurs Osint, l'Ukraine aurait ainsi déjà opéré de nombreuses frappes avec des ATACMS en Crimée, contre les bases militaires de Belbek, Kavkaz ou en encore autour du pont de Kertch, essentiel ligament logistique qui relie la Crimée à la Russie.

La responsabilité de la frappe de missiles délibérée contre des civils à Sébastopol incombe avant tout à Washington, qui a fourni ces armes à l'Ukraine, ainsi qu'aux autorités de Kiev, a affirmé dimanche le ministère russe de la Défense dans un communiqué, relayé par l'AFP. 

Les missions de vol de ces missiles sont "saisies par des spécialistes américains sur la base des données des services de renseignement par satellite des États-Unis", a assuré le ministère russe pour justifier ses accusations. "De telles actions ne resteront pas sans réponse."

Un responsable a affirmé que le président russe avait appelé pour "présenter ses condoléances" aux familles. Ni Kiev, ni Washington, n'ont pour l'heure commenté la frappe de Sébastopol.

Dans sa volonté de recouvrer l'intégrité de son territoire, Kiev a souvent pris pour cible la Crimée, occupée par la Russie depuis 2014. Le territoire, devenue une plateforme logistique pour Moscou, accueille de nombreuses bases militaires aériennes et navales et offre un accès privilégié à la mer Noire, où la Russie mène de nombreuses opérations – bien que malmenée par l'Ukraine sur ce terrain. La ville portuaire de Sébastopol, est régulièrement attaquée par les missiles de Kiev, car elle abrite le quartier général de la flotte russe en mer Noire.

La Crimée, "bouclier humain" grâce au tourisme

Toutefois, et malgré cette menace permanente depuis l'invasion russe, la Russie continue de promouvoir ses activités touristiques en Crimée, péninsule balnéaire. En 2022, ses plages ont attiré encore 6,5 millions de touristes (contre 9 millions en 2021), selon les chiffres d'Interfax.

En 2023, quelque 59% des Russes interrogés par le Groupe d'information de Crimée, repris par France Info, considéraient que la péninsule était une destination relativement sûre, et 28% qu'elle était aussi sûre que les destinations en Russie. Seuls 10% la jugeaient dangereuse, selon les résultats diffusés par Pravda.ru.

"Il y a eu une énorme pression de la part des autorités russes pour soutenir et même amplifier le tourisme en Crimée occupée", explique Karolina Hird, analyste pour l'Institute for the Study of War, interrogée par Business Insider. À la fois "pour des raisons économiques" et "pour une intégration" de la péninsule "dans le système russe plus large".

"Les actions des autorités russes pour encourager l'arrivée de vacanciers en Crimée visent à créer un 'bouclier humain' de civils", écrivait en 2023 sur Facebook l'avocat russe Nikolaï Polozov. Pour contrer la menace qui pèse sur le pont de Kertch, route touristique principale et engorgée pour se rendre en Crimée, le ministère des Transports incite les automobilistes à privilégier un parcours allongé de 400 km, via Marioupol et Berdiansk, dans les territoires occupés continentaux, sur les rives occidentales de la mer d'Azov.

De quoi expliquer qu'il y ait eu autant de monde sur la plage de Sébastopol au moment de l'attaque ce dimanche 23 juin.

Le sud de l'Ukraine, un futur paradis touristique russe ?

La Russie ne compte d'ailleurs pas s'arrêter en si bon chemin : selon des médias russes pro-régime, Moscou planifie la construction d'une vingtaine de stations balnéaires d'ici 2040, destinées à accueillir 16 millions de touristes, sur les littoraux de la mer d’Azov bordant l'Ukraine, du nord de la Crimée au sud du Donbass.

Les autorités russes fomentent des projets "grandioses" pour le développement du tourisme dans ce secteur, selon la Komsomolskaïa Pravda traduite par Courrier International. Le projet, estampillé "secret", vante des plages blanches à perte de vue, des centres de sports nautiques et bien-être, de la pêche et des logements "éco-responsables". Priorité : le tourisme familial. Pour cette ambition, la Russie prévoit de débloquer près de 2 700 milliards de roubles, soit 30 milliards d’euros, d’après le média russe.

Selon Radio Free Europe, certains responsables des territoires occupés ont déjà été informés des plans de développement de nouvelles infrastructures touristiques, tels qu'une centaine d'hôtels pour l'oblast de Zaporijia, rapporte L'Express. Une "nouvelle Mecque de la villégiature", exulte la Komsomilskaïa Pravda. Il n'est pas certain que le drame de la plage de Sébastopol contribue à freiner cet élan.

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