Retraites: "Un nouveau modèle" prôné par Edouard Philippe, avec une dose de capitalisation?
Alors que la dernière réforme des retraites reste insuffisante pour rétablir le financement du système, Edouard Philippe plaide pour un "nouveau modèle".
Retraités (illustration)
Edouard Philippe veut un nouveau système de financement des retraites. Il faut reconnaitre que pour le moment, l’équation n’est toujours pas résolue. La réforme de 2023 qui repousse à 64 ans l’âge de départ ne suffit pas pour remettre le régime par répartition à flot, nous dit le dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites.
Le RN veut revenir au système d’hier (62 ans), avant la réforme (8 milliards d’euros de déficit par an). Et le Nouveau Front populaire veut revenir au système d’avant-hier (objectif 60 ans), soit plus de 20 milliards par an de déficit supplémentaire.
Et donc il est intéressant de se pencher sur les propositions alternatives. Ce week-end, l’ancien Premier ministre a esquissé "un nouveau modèle" selon ses termes, mais il reste extrêmement prudent. Un nouveau modèle qui consisterait à ajouter une dose de capitalisation au système actuel par répartition. C’est ça ou alors, il faudra repousser encore et encore l’âge de départ.
Des réussites à l’étranger
Comment cela fonctionnerait-il? Le système actuel est composé d’une retraite de base, la retraite sécu, dont le montant dépend du nombre de trimestres travaillés, d’une retraite complémentaire, versée par l’Agirc-Arco, qui fonctionne selon un régime par points obtenus en fonction de vos cotisations. Ça, c’est obligatoire.
Parfois, s’ajoute une retraite surcomplémentaire, que le retraité finance en souscrivant auprès d’une banque ou d’un assureur, lui-même ou par le biais de son entreprise. C’est déjà de la capitalisation et ça concerne 3 millions de retraités, dont des fonctionnaires avec la Prefon.
Beaucoup de pays étrangers l’ont fait et ça fonctionne. Il y a l’exemple des Pays-Bas: les retraites, c’est 7% du PIB, contre 14% en France, pour des retraites 30% supérieures aux retraites françaises.