Les Français pédalent toujours plus, et voici leurs véloroutes préférées
En 2023, le réseau Vélo & Territoires a observé une augmentation de 5 % de la fréquentation vélo à l'échelle nationale.
Le vélo séduit toujours plus chaque année et le nombre de passages . L’association Vélo & Territoires, qui coordonne le réseau national cyclable (23 véloroutes recensées ; 21.000 km de pistes aménagées), observe une hausse de 5% de la fréquentation vélo à l’échelle du pays entre 2022 et 2023, selon les derniers chiffres révélés en mai, complétés le 13 juin par les données spécifiques sur la fréquentation des itinéraires, sans distinction entre les pratiques quotidiennes et celles de loisirs.
«Il y a plutôt une stabilité dans les secteurs périurbains et ruraux, mais on note une progression en milieu urbain», note Stéphanie Mangin, responsable du pôle observation pour Vélo & Territoires. «La dynamique est similaire sur les grands itinéraires de vélos, qui ne traversent pas seulement la campagne, mais aussi les villes.» Une plutôt timide, après des années de croissance exceptionnelle post-Covid.
Certains itinéraires tirent tout de même leur épingle du jeu auprès des usagers de la bicyclette, apprend-on à l'issue de la Conférence nationale du tourisme à vélo. À commencer par l'Avenue Verte London-Paris (qui va de Paris à Londres en traversant, par exemple, Dieppe et Newhaven sur 470 km), qui performe le plus cette année avec une hausse de la fréquentation de 11% sur un an. En 2023, le réseau a compté une moyenne de 1121 passages par jour. Un succès que l’on peut expliquer par la nature même de l’itinéraire. «Sa progression est liée à une hausse de la pratique en milieu urbain. Dans le cadre de cette véloroute, son départ se fait depuis Paris», poursuit Stéphanie Mangin. La preuve en chiffres : 3142 passages par jour en milieu urbain, contre une moyenne de 72 et 74, en périurbain et rural.
Succès de la ViaRhôna, la Vélodyssée et la Véloscénie
«Il y a deux types d’itinéraires. D’abord, ceux en progression car portés par la pratique en milieu urbain. C’est le cas de la London-Paris et du Canal des 2 mers qui progresse de 5% sur un an. Cette dernière véloroute traverse de grandes villes [comme Bordeaux et Toulouse, ndlr]. A contrario, ensuite, on observe que d’autres routes progressent à la fois en urbain, périurbain et rural, comme la ViaRhôna [qui part du lac Léman pour aller à Sète], la Vélodyssée [entre Roscoff et Hendaye] et la Véloscénie [entre Paris et le Mont-Saint-Michel]» , analyse la responsable du pôle observation pour Vélo & Territoires. Elles ont vu leur fréquentation progresser de +7%, pour la première et +2% pour les deux dernières, impulsées par les adeptes du tourisme à biclou. Quid de la Loire à vélo, grande star des véloroutes ? «C’est un itinéraire de classe régionale, et non nationale comme ceux que nous exposons. Elle s’intègre dans l’EuroVelo 6 [qui part de l’Atlantique pour aller vers la Mer Noire, ndlr]», poursuit Stéphanie Mangin.
Son succès ne se dément pas en 2023, avec 1,9 million d’adeptes venus sillonner ses chemins, selon la région Centre-Val de Loire. Soit 100 000 de plus qu’un an plus tôt. Dans l’ensemble, si la pratique urbaine du vélo a sérieusement dopé la fréquentation cycliste sur le territoire, l’essor du cyclotourisme pèse. «L’excursionnisme, c’est-à-dire la pratique du vélo à la journée, a progressé, comme la pratique itinérante, où l’on fait un itinéraire sur plusieurs jours, ou encore la pratique de tourisme en séjour.» Une appétence qui se développe, en même temps que les aménagements dédiés aux vélos (voies propres...).
«Chaque année, les nouveaux aménagements assurent la continuité des itinéraires et ôtent les points noirs, qui obligent souvent les cyclistes à contourner telle ou telle partie de la route.» Le défi reste de taille alors qu’il demeure encore 4570 km d’itinéraires nationaux (sur 26.100) à aménager pour achever le Schéma national des véloroutes, d’ici à 2030. «Du côté de l’accueil vélo et de la présence d’aires de repos, nous sommes encore très perfectibles au niveau national. Sans compter le fait qu’il reste très difficile de se déplacer avec son vélo dans le train», conclut Stéphanie Mangin.